I.V.G. : La loi n’est pas appliquée05/10/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/10/une-1733.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C166%2C227_crop_detail.jpg

Leur société

I.V.G. : La loi n’est pas appliquée

Le Planning familial dénonce la quasi non-application de la nouvelle loi sur l'interruption volontaire de grossesse qui autorise les avortements jusqu'à 12 semaines au lieu de 10. Publiée il y a trois mois au Journal officiel, la loi n'est appliquée que dans de rares établissements et, selon le Planning familial parisien, "à Paris, avorter entre dix et douze semaines est toujours très difficile". Les rares établissements qui appliquent la loi sont débordés et les délais d'attente sont très longs. Et il y a des grandes villes, comme Rouen ou Strasbourg et même des régions entières, dont Rhône-Alpes (à l'exception de Grenoble) ou le Centre, où la nouvelle loi n'est absolument pas appliquée.

Ces difficultés, particulièrement dramatiques pour les femmes des milieux populaires qui peuvent plus difficilement aller à l'étranger, s'expliquent par deux raisons : l'hostilité de nombreux médecins et le manque de moyens des hôpitaux.

En effet, selon le président de l'Association nationale des centres d'IVG et de contraception, "les deux tiers des praticiens hospitaliers et des centres d'orthogénie avaient fait part de réserves concernant la loi". Des médecins, plus nombreux encore que par le passé, refusent tout simplement d'appliquer celle-ci.

Quant aux services de gynécologie qui ne s'opposent pas par principe à pratiquer des IVG, ils sont souvent débordés et n'ont pas les moyens de faire face aux besoins dans bien des domaines. Les IVG passent alors après le reste et dans ce cas les moyens qui y sont consacrés sont encore plus insuffisants.

Face à cette situation, dramatique pour bien des femmes, le gouvernement va, paraît-il, diffuser... une circulaire d'information. Mais il n'envisage pas d'obliger les médecins et les établissements sous sa tutelle à appliquer la loi. Et il envisage encore moins de débloquer les crédits nécessaires pour que les hôpitaux - et donc les services d'obstétrique - puissent disposer des moyens en locaux, en matériel et en personnel qui sont nécessaires pour faire face à l'ensemble des besoins. Au contraire, les économies de personnel se poursuivent année après année.

Promulguer des lois sans avoir la volonté de les faire appliquer, cela revient à faire semblant de se soucier des droits des femmes tout en se moquant bien de les voir respectés.

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