Brandt-Cooking Orléans : La mobilisation continue05/10/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/10/une-1733.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C166%2C227_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Brandt-Cooking Orléans : La mobilisation continue

Mercredi 3 octobre, aucune solution n'était encore intervenue pour sauver de la liquidation judiciaire la branche gros électroménager du groupe Moulinex-Brandt.

A l'usine Brandt-Cooking de Saint-Jean-de-la-Ruelle, où travaillent 900 personnes, nous en sommes pour la majorité au 14e jour de chômage technique. L'incertitude du lendemain pèse bien sûr sur tout le monde, d'autant plus que les informations venues de la direction ou des médias soufflent alternativement le chaud et le froid. Dernier en date, un communiqué du secrétaire d'Etat à l'Industrie, Christian Pierret, affirmait qu'un accord avec les banques était trouvé et qu'une signature interviendrait le mardi 2 octobre. Mais le lendemain on en attendait encore confirmation.

Il est clair que dans ce contexte d'attente, la direction du groupe comme le gouvernement cherchent à nous faire patienter tandis que, dans la coulisse, les requins candidats à la reprise échafaudent des plans pour se payer sur la bête. En tout cas, pour la branche Moulinex du groupe, les divers scénarios de reprise dévoilés par la presse laissent entrevoir la suppression de milliers d'emplois. Et même si on nous affirme qu'il n'en sera pas de même chez Brandt, nous avons toutes les raisons de rester sur nos gardes.

La semaine qui vient de s'écouler a été marquée par la mobilisation d'une large partie du personnel. C'est tous les jours que nous nous sommes réunis en assemblée générale. Nous avons manifesté en direction de divers objectifs dans l'agglomération : préfecture, conseil régional, conseil général, banques, péage d'autoroute, pont sur la Loire...

Nous nous sommes retrouvés à plusieurs centaines à chaque fois, dans des cortèges animés et colorés. Et nous nous préparons à monter à plusieurs cars à la manifestation de tout le groupe vendredi 5 octobre à Paris.

On sent une certaine détermination, de nombreux camarades de travail ne sont pas prêts à se laisser faire et à accepter sans réagir les "plans" qui nous viendront des actionnaires, des banquiers ou des pouvoirs publics. Nos actions ont entraîné jusqu'à certains cadres et directeurs de l'usine, tous surpris de se retrouver au milieu de nous à manifester, et se dépouillant pour l'occasion de leur cravate... D'ores et déjà, notre mobilisation n'est sans doute pas étrangère au fait que nous avons obtenu le paiement intégral du salaire de septembre. Quant à l'avenir, nous avons en tout cas montré notre capacité à nous mobiliser et à réagir collectivement. Et c'est certainement là l'acquis le plus important de ces derniers jours.

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