Transports urbains : Toujours en lutte pour la retraite à 55 ans25/05/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/05/une-1715.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Transports urbains : Toujours en lutte pour la retraite à 55 ans

Pour la sixième fois en deux mois, les syndicats des transports urbains appelaient à la grève, ce mardi 22 mai, dans une cinquantaine de villes de province pour réclamer à nouveau "l'ouverture de négociations sur un système de départ anticipé à 55 ans pour tous".

Pour le moment, le syndicat représentant le patronat de ce secteur, l'Union des transports publics (UTP) continue de faire la sourde oreille à une revendication d'autant plus légitime que la profession de chauffeur de bus rend difficile, du fait des horaires, de mener une vie normale. Quitter la vie active un peu plus tôt ne constituerait, somme toute, qu'une modeste compensation.

Le patronat trouve la revendication "trop coûteuse". C'est d'autant plus choquant que la poignée de grosses entreprises qui prospèrent dans ce secteur, en bénéficiant notamment avec les villes de systèmes de contrat le plus souvent très avantageux, engrangent beaucoup d'argent. Rappelons en effet qu'on trouve, parmi les entreprises leaders du secteur, Via Transport-GTI (lié au groupe Navigation Mixte), Transcet (filiale de la Caisse des Dépôts), CGEA-CGFTE (filiale de Vivendi) et même une filiale de la SNCF.

Certains prétendus experts, à qui les médias tendent complaisamment leurs micros, expliquent qu'il serait tout au plus possible que les chauffeurs fassent d'autres activités que la conduite à partir de 55 ans. La CFDT, qui a rejoint le mouvement en cours de route et qui tient à se placer à l'extrême pointe du compromis, parle de son côté d'un "système de compte épargne temps". Pour tous ces gens-là, il semble inimaginable que les chauffeurs décrochent avant l'âge de 60 ans. Les chauffeurs en lutte ne font pourtant que s inspirer pour leur revendication de ce qui existe dans d'autres secteurs, à la SNCF et à la RATP, notamment.

Mais l'intransigeance du patronat cherche, elle, un point d'appui du côté de tous ceux, patrons, hommes politiques, voire syndicalistes, qui envisagent sans le moindre état d'âme de relever l'âge de la retraite, y compris pour des travailleurs usés par une vie d'exploitation.

C'est bien pourquoi, si les travailleurs des transports urbains obtenaient gain de cause, ils ne satisferaient pas seulement leur revendication particulière mais ils porteraient aussi un coup à tous ceux qui cherchent à remettre en cause le système actuel des retraites. C'est une raison supplémentaire d'afficher sa solidarité avec ces travailleurs en lutte.

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