Enseignement : Lang fait son cinéma25/05/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/05/une-1715.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Enseignement : Lang fait son cinéma

Il serait question d'embaucher 165 000 enseignants d'ici à 2005 et il y aurait même une menace de pénurie d'enseignants, selon les propos du ministre Lang. Le problème serait le manque d'attrait des jeunes pour l'enseignement, d'où une campagne publicitaire de sensibilisation, lancée par le ministère de l'Education nationale pour inciter les jeunes à s'engager dans la carrière.

Lang a commandé des "clips" pour appâter les futurs enseignants. Contre cette situation, il pourrait commencer par titulariser sans condition tous les précaires, comme le réclamaient les enseignants en lutte l'année passée. Il y a les milliers d'aides-éducateurs, embauchés à partir de l'automne 1997 pour cinq ans, qui ne demandent qu'à rester dans l'Education nationale après. Cela ne suffirait sûrement pas. Mais ce serait une mesure juste et nécessaire, qui aurait le mérite d'illustrer une véritable volonté du ministre de l'Education.

Cependant, il est exact que bien des jeunes hésitent à se lancer dans la profession. C'est qu'enseigner devient de plus en plus difficile. Le gouvernement refuse de donner les moyens matériels, c'est-à-dire financiers, pour permettre aux enseignants tout simplement... d'enseigner et aux jeunes d'apprendre dans les meilleures conditions. Les classes restent surchargées dans bien des endroits, de la maternelle au secondaire. Et les établissements, collèges ou lycées, regroupent souvent un nombre d'élèves bien trop important. C'est le cas de bien des collèges, dans les banlieues populaires. La CGT Education réclame depuis longtemps qu'il n'y ait pas de collèges de plus de 600 élèves et des effectifs de moins de 20 élèves par classe, alors qu'en Seine-Saint-Denis par exemple bien des collèges accueillent plus de 600 élèves. La violence ne peut qu'y être amplifiée. Dans des classes dont les effectifs dépassent la limite, les enseignants sont impuissants à aider les jeunes qui en ont pourtant besoin.

La situation va-t-elle changer avec les 165 000 embauches annoncées par Lang d'ici 2005 ? Les syndicats enseignants soulignent que même si toutes ces embauches se réalisaient, cela ne suffirait pas à compenser les départs en retraite. En effet, 40 % des 800 000 enseignants actuels quitteront ce métier pour partir à la retraite d'ici 2010. En réalité, les créations d'emplois budgétaires sont de 7 300 pour 2001, 7 300 pour 2002 et 7 300 pour 2003, pour le premier et le second degré. Mais dans ce nombre, il faut inclure la résorption de la précarité, 3 000 postes pour le second degré chaque année, et la transformation des heures supplémentaires en nouveaux postes, ce qui représente 1 000 postes pour chacune des trois années 2001, 2002 et 2003. Il n'y aura pas vraiment de possibilité de diminuer les effectifs par classe ni de résorber complètement la précarité.

A défaut de donner les moyens d'améliorer à la fois la situation du personnel enseignant et la qualité de l'enseignement reçu par les jeunes, Lang se lance dans la pub... La sienne, bien sûr !

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