- Accueil
- Lutte ouvrière n°1715
- Alstom Belfort : Première vague de licenciements
Dans les entreprises
Alstom Belfort : Première vague de licenciements
Il y a plus d'un an, la direction d'Alstom Power, né de la fusion entre Alstom et ABB dans le secteur énergie, annonçait la suppression de 12 000 emplois dans le monde, dont 1 500 en France et 800 à Belfort.
Il aura fallu un an, suite aux différentes procédures, pour que le patron puisse mettre à exécution son plan de licenciements.
A Belfort, c'est le 2 mai que les premiers travailleurs ont été convoqués. La direction, sûrement pas très sûre des réactions, a choisi la semaine la plus creuse du fait des ponts pour faire ses sales coups. De plus ce sont uniquement des camarades des bureaux, non liés à la production, qui ont été touchés.
Une centaine se sont vu remettre une lettre les informant de la suppression de leur poste de travail, et leur demandant de ne plus revenir au travail afin de se consacrer à la recherche d'un nouvel emploi, en s'en remettant au cabinet de reclassement Altedia.
Il semble qu'une bonne majorité d'entre eux ont plus de 50 ans, avec 20 ou 30 années d'ancienneté. Le cynisme de la direction a atteint son comble quand ses représentants ont dit à plusieurs de ces travailleurs de plus de 50 ans qu'"ils allaient pouvoir entreprendre ce que jamais ils n'avaient osé faire".
Bien des camarades, abattus par la nouvelle, et devant le manque de réactions de leur entourage, ne reviennent plus à l'usine. Dans d'autres secteurs, certains continuent à venir à leur poste de travail, montrant ainsi qu'ils n'acceptent pas leur licenciement.
Un premier débrayage a été appelé par la CGT et FO dès le 3 mai. A une centaine, nous avons symboliquement bloqué l'entrée principale de l'usine tout l'après-midi.
Chevènement, qui est député-maire de Belfort, et la CFDT appelaient de leur côté à une manifestation le 17 mai à Belfort, faisant chorus pour dire qu'il n'était pas possible d'empêcher les licenciements mais qu'il fallait négocier quelques aménagements...
CGT et FO se sont associés à cette manifestation en disant "Non aux licenciements". Mais la division syndicale s'exprima sur le parcours. La CGT voulait qu'elle se termine aux portes de l'Alstom, ce que la CFDT ne voulait surtout pas, disant craindre des débordements.
Finalement, la manifestation rassembla 2 000 personnes, dont les deux tiers venaient d'Alstom, jusqu'à la préfecture. Et 300 manifestants suivirent la CGT et FO jusqu'à la porte principale de l'usine.
Les 15 et 16 mai, la direction a continué à distribuer des lettres, mais cette fois-ci pour 48 camarades des chantiers extérieurs.
Pour l'instant la direction a réussi à passer ses premiers mauvais coups sans trop de problèmes, mais il reste encore plus de 200 personnes à licencier dans les ateliers.
Et même si aujourd'hui la réaction ne s'est pas fait entendre autant qu'il serait nécessaire, il n'est pas dit que la colère ne finisse pas par s'exprimer vraiment.