Petit événement chez les dirigeants du football français : la ligue nationale a changé de président. Le nouveau, Gérard Bourgoin, est plus connu pour avoir fait fortune comme dirigeant d'un des premiers groupes producteurs de poulet que comme l'un des anciens dirigeants du club de foot d'Auxerre.

On peut certes douter que l'intérêt pour le ballon rond soit la seule et même la principale raison de la présidence de M. Bourgoin. Son élection serait le résultat d'une orientation plus " libérale " de la fédération, privilégiant les intérêts des plus grands clubs français au détriment de tous les autres, dans la répartition des fonds tirés de la retransmission des matchs sur les chaînes de télévision.

Cela fait belle lurette que le sport est secondaire dans le football, comme d'ailleurs dans tous les autres sports de haut niveau. Il est depuis longtemps devenu un spectacle, et à ce titre, un moyen de se procurer de copieux revenus. Les clubs s'achètent et se vendent des joueurs pour des dizaines, voire des centaines de millions de francs. Certaines entreprises aussi s'achètent des équipes, comme celle de Bourgoin, d'Afflelou ou encore Adidas dont on a beaucoup vu les publicités avant et après la victoire de l'équipe de France dans l'Euro 2000. TF1 vient d'ailleurs de signer un contrat qui rapporterait un milliard de francs à la Fédération française de football pour programmer les matchs de l'équipe de France jusqu'en 2005 (environ 19 millions de francs par match !), et cela signifie bien sûr que TF1 compte toucher beaucoup plus des publicitaires.

Le fric est présent dans tous les secteurs de la société, et le sport est loin d'y échapper.