Sommet israélo-palestinien : L'intransigeance israélienne14/07/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/07/une-1670.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Sommet israélo-palestinien : L'intransigeance israélienne

Sous l'égide des Etats-Unis, s'est ouvert à Camp David un nouveau sommet israélo-palestinien, présenté comme une rencontre de " la dernière chance ". Une de plus ! Cela fait sept ans maintenant, depuis le traité d'Oslo de 1993, que dirigeants israéliens et palestiniens n'arrêtent pas de se rencontrer, sans que ce processus dit de paix n'apporte de réponses aux revendications des Palestiniens. Il suffit d'ailleurs de regarder une carte de la Cisjordanie pour s'apercevoir que 70 % de ce territoire est encore bel et bien occupé, puisque sous contrôle exclusif d'Israël, et qu'hormis sept petites zones totalement autonomes, placées sous le contrôle de l'Autorité palestinienne, le reste du territoire reste lui aussi sous la tutelle israélienne qui dit y assurer la sécurité.

La nouvelle rencontre de Camp David se conclura-t-elle par un accord, et si accord il y a sera-t-il favorable aux Palestiniens ? On peut en douter.

Pas seulement parce qu'à la veille de son départ pour les Etats-Unis, Barak a dû affronter la fronde d'une partie de sa majorité gouvernementale qui a démissionné. Au point qu'aujourd'hui sur les trente et un ministres et vice-ministres qui composaient son gouvernement il n'en reste que quinze. Mais surtout, parce que les conditions posées par le Premier ministre israélien lui-même, que l'on appelle " les cinq lignes rouges " (donc réputées infranchissables), sont telles qu'aucune revendication importante des Palestiniens ne peut être satisfaite.

Pas question pour Barak de revenir aux frontières du 4 juin 1967 (avant l'occupation de la Cisjordanie et de Gaza). Pas question non plus de revenir sur le caractère définitif de l'annexion de la partie est de Jérusalem et d'envisager le retour des réfugiés palestiniens en Israël. Quant aux colonies juives, Israël entend annexer purement et simplement les zones où vivent au moins 80 % des quelque 200 000 colons. Enfin, si Etat palestinien il y a, Israël réclame par avance sa démilitarisation et le contrôle de son espace aérien, ainsi que celui de la vallée du Jourdain.

Autant dire que le gouvernement israélien pose par avance des conditions léonines. Ce n'est là, en fait, que la continuation de ce que certains osent encore affubler du nom de " processus de paix ".

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