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- Lutte ouvrière n°1670
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Leur société
L'essence augmente... il paraît que c'est normal
Le Conseil de la concurrence a rendu public un rapport sur le prix des carburants à la pompe. D'après lui, il n'y aurait rien à reprocher aux groupes pétroliers : aucun abus, aucune entente, tout est normal...
Il serait donc " normal " que les automobilistes n'aient pu bénéficier d'une réelle baisse du prix de l'essence à l'époque où le prix du baril de pétrole était en chute libre, et il serait tout aussi " normal " que, par contre, quand celui-ci remonte comme c'est le cas depuis des mois, les compagnies pétrolières répercutent cette hausse. Entre janvier 1999 et avril 2000, les prix hors taxe de l'essence ont ainsi augmenté de 98 % ! Et tout cela sans qu'il y ait eu " entente ", bien sûr. Ce n'était que le " libre jeu " de la concurrence... Bien évidemment.
En tout cas, les auteurs de ce rapport, eux, s'entendent bien pour considérer qu'il est dans l'ordre des choses que les consommateurs payent toujours plus pour le plus grand profit d'une société comme TotalFinaElf, par exemple, qui a vu ses bénéfices croître de 94 % et les dividendes de ses actionnaires de 43 %.
Le Conseil de la concurrence s'est prononcé à la demande du ministre des Finances, Fabius, qui fait mine d'être mécontent du niveau du prix de l'essence. Mais Fabius n'ira pas jusqu'à leur imposer de prendre sur leurs profits pour baisser les prix : il se contente de lancer une enquête " sur les mécanismes de fixation des prix " des carburants... qui ne nous en apprendra pas plus.
Fabius fait son cinéma pour faire oublier que l'Etat est le premier responsable -et le premier bénéficiaire- des prix élevés de l'essence puisqu'il prélève, en taxes, environ 80 % sur le prix d'un litre de super.
Tous ces gens-là, ministres, capitalistes du pétrole, sont bien d'accord pour organiser le racket des usagers.