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- Lutte ouvrière n°1670
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Leur société
Convention UNEDIC : Le gouvernement fait la PARE belle au patronat
Pour entrer en application, la nouvelle convention de l'UNEDIC conclue entre le MEDEF d'une part et la CFDT et la CFTC de l'autre, doit être agréée par le gouvernement. Si le gouvernement décide alors d'accepter la nouvelle convention, il devra faire voter par les députés certaines de ses dispositions, dont le PARE.
Ce projet, appelé abusivement plan de retour à l'emploi, veut sanctionner à l'avenir ceux des chômeurs indemnisés par l'Unedic en les obligeant à n'avoir le choix qu'entre accepter à terme tout travail quel qu'en soit la nature et le salaire, ou se voir privé de toute indemnisation.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que le gouvernement s'est fait discret sur la question lors des discussions entre le patronat et les syndicats, et depuis l'accord MEDEF-CFDT-CFTC.
Qui ne dit mot consent. Le gouvernement ne s'oppose pas à la volonté du patronat soutenue par les syndicats signataires de lui offrir la main-d'oeuvre la moins coûteuse et la plus disponible possible, en entravant par là-même la hausse des salaires dans certains secteurs où la demande de travailleurs est actuellement forte. Martine Aubry, la ministre de tutelle de l'UNEDIC, a été particulièrement silencieuse sur le sujet ces dernières semaines. Mais elle fut à l'origine des sanctions à l'encontre des chômeurs inscrites dans les textes dès 1991 alors qu'elle était déjà ministre de l'Emploi et de la Solidarité.
Mais en l'occurrence, avec cette nouvelle (future) convention-UNEDIC, le gouvernement ne tient pas à se montrer ni trop empressé ni trop ouvertement favorable à un projet dont la paternité revient au grand patronat, et qui paraît à une fraction importante de l'opinion publique comme une attaque scandaleuse contre les plus démunis. A l'approche des municipales, il doit juger que cela n'est pas bon pour le PS. En conséquence, le gouvernement louvoie et donne le change.
Le gouvernement entérinera-t-il dès maintenant cette nouvelle convention-UNEDIC ? Ou gagnera-t-il du temps en imposant aux " partenaires sociaux " de se mettre tous d'accord sur une nouvelle version un peu plus édulcorée ?
Mais une chose est sûre, c'est que ce gouvernement n'imposera rien au patronat. Et c'est passivement, pour ne pas dire consentant, qu'il subit son chantage. Une fois de plus.
Pourtant, contre les mauvais coups qui se trament contre eux, les travailleurs et les chômeurs doivent réagir sans tarder !