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Leur société
Erika (suite) : Les pollueurs ne sont toujours pas les payeurs
Les journaux et les télévisions ne nous auront épargné aucun détail sur les travaux qui devraient permettre de récupérer les 12 000 tonnes de fioul encore contenues dans l'épave de l'Erika. Et surtout pas que cette opération coûteuse et complexe était dirigée par le groupe pétrolier TotalFinaElf, qui entend ainsi en profiter pour tenter de réhabiliter son image de marque
Comme si l'on devait passer l'éponge sur les 450 kilomètres de plages et de côtes souillées et toutes les victimes de cette marée noire ! Comme si l'on pouvait oublier que dans toutes les opérations de dépollution, renouvelées depuis six mois après chaque grande marée, le groupe pétrolier s'est totalement déchargé de ses responsabilités sur les collectivités locales et l'Etat.
Alors quand on nous annonce que TotalFinaElf va débourser 500 millions de francs pour le pompage de l'épave, on est en droit de se dire qu'il s'en tire à très bon compte, car il laisse des milliards de francs de dégâts à la charge de la collectivité, sans parler des effets non chiffrables, mais qui dureront des années, sur la faune et la flore marines.
D'autant que rien ne dit que la facture de l'opération de pompage, finalement, ne sera pas prise en charge comme tout le reste par l'Etat, et donc présentée aux contribuables. Car, pour l'instant, en dehors du capitaine du navire, seuls deux officiers de la Marine affectés à la surveillance du trafic au moment du naufrage sont inquiétés par la justice. En revanche, la responsabilité du groupe pétrolier propriétaire de la cargaison et qui avait affrété ce bateau-poubelle, elle, n'est toujours pas mise en cause.
En fait, depuis le début de cette affaire, le gouvernement a montré qu'il était à plat ventre devant le trust pétrolier, et qu'il préférait prendre sur l'argent public plutôt que d'obliger les pollueurs à être les payeurs.