Une couverture maladie... pas universelle31/12/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/12/une-1642.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Une couverture maladie... pas universelle

La Couverture Maladie Universelle doit entrer en application au 1er janvier 2000. Elle se substituera à l'aide médicale gratuite organisée par les départements car une telle aide existe déjà, selon les endroits, avec des barèmes ainsi que des délais d'accès différents. En 1998, seuls 19 % des RMIstes ne bénéficiaient d'aucune aide médicale.

En quoi la CMU sera plus efficace et élargira le champ de la couverture en permettant un meilleur accès aux soins ? Car malgré son titre d'universelle, elle ne prévoit de couverture à 100 % que pour ceux pouvant justifier de leur résidence " stable et régulière " en France et ayant un revenu inférieur à 3 500 F. Certes, avec un critère aussi bas, elle devrait concerner 6 millions de personnes, c'est-à-dire 10 % de la population, mais on estime malgré tout entre 5,5 et 6,5 millions ceux qui continueront de ne pas être couverts par une mutuelle parce que leurs revenus dépassent le plafond fixé pour bénéficier de la CMU.

Non seulement ces chiffres en disent long sur la pauvreté qui règne en France, un des pays riches de la planète, au seuil du XXIe siècle, et constituent un démenti aux annonces victorieuses du gouvernement. Mais la loi ne permet même pas de répondre aux objectifs que le gouvernement se fait fort de réaliser et qui s'affichent dans son préambule : " Il est inadmissible que certains de nos concitoyens ne puissent bénéficier ou faire bénéficier leurs enfants des soins dont ils ont besoin. Devant la maladie ou la douleur, le niveau de revenus ne doit pas introduire de discrimination. "

Même après la mise en oeuvre de la CMU, il est évident que des millions d'individus renonceront à des soins chez le dentiste ou l'oculiste par exemple, ou laisseront certains troubles s'installer avant d'aller consulter, faute d'argent et de remboursements suffisants. Avec le développement du chômage et de la précarité, des millions de familles connaissent des situations critiques qui exigeraient des mesures d'urgence, sans avoir besoin d'un seuil pour avoir droit d'y accéder... Le droit aux soins est un droit, comme le droit d'accéder au savoir, qui ne supporte pas de limites. Les richesses de la société le permettent, sans aucune restriction

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