Les services publics sont indispensables, alors il faut arrêter les suppressions d'emplois et y embaucher massivement !31/12/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/12/une-1642.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Les services publics sont indispensables, alors il faut arrêter les suppressions d'emplois et y embaucher massivement !

Après les désastres causés par les tempêtes qui ont traversé à deux reprises le pays, il a fallu tout le dévouement de dizaines de milliers de pompiers, d'agents des Directions Départementales de l'Equipement, d'agents de la SNCF et de l'EDF, des employés de service des collectivités territoriales ou de l'Etat pour permettre à toutes les populations touchées d'être secourues au plus vite, d'être transportés dans les hôpitaux pour les blessés, de retrouver un toit pour d'autres, de voir rétablir l'électricité, le téléphone, des routes praticables, et des transports en commun. Les représentants du gouvernement et la presse unanime ont non seulement salué leur dévouement mais redécouvert, le temps des déclarations, l'utilité vitale pour toute la population d'un ensemble de services publics de qualité.

Pour répondre aux besoins de tous, en tout cas du plus grand nombre, il faut en effet des hommes et des femmes organisés dans des services dont la finalité est de satisfaire ces besoins et non de satisfaire des objectifs de rentabilité et de profit. C'est encore plus une évidence dans des situations d'urgence comme celle que l'on vient de connaître. Si les pompiers ou les agents de l'équipement n'intervenaient, comme le font certaines sociétés privées de sauvetage en diverses spécialités, qu'à condition que cela rapporte un bénéfice juteux, on laisserait crever au sens propre du terme une bonne partie des populations dans le besoin. Ce n'est pas une réflexion abstraite, c'est le cas pour des centaines de millions de personnes à travers le monde, dans les pays pauvres d'abord, mais même dans les pays riches, et de plus en plus vrai par exemple en ce qui concerne la santé.

Car les capitalistes se fichent comme d'une guigne de l'intérêt général, dans le choix de leurs productions tout comme dans les conséquences de celles-ci. Il n'y a qu'à lire les premières déclarations de Desmaret, le PDG du géant Total-Fina, pour voir comment un tel groupe peut afficher son irresponsabilité à propos de la pollution des côtes du pays par son pétrole.

Alors, le choix devrait être simple, entre les intérêts égoïstes et cupides à court terme de la toute petite minorité de privilégiés et les intérêts fondamentaux de l'immense majorité de la population. Et les services publics doivent être à la hauteur des besoins non seulement en cas de catastrophe mais tous les jours car, des secours à l'entretien des routes, de la santé à l'éducation, ils touchent une part essentielle de la vie des gens.

Seulement il faut bien prendre acte de la totale hypocrisie des représentants de ce gouvernement, comme de ses prédécesseurs. Car le choix du gouvernement Jospin est justement, dans la continuité, de choisir de détourner l'argent public au bénéfice exclusif de la petite minorité de possédants et du coup d'aggraver, par les restrictions budgétaires, les réductions d'effectifs, la situation de tous les services publics.

L'actualité récente a justement été marquée par des protestations et des manifestations de presque tous les secteurs concernés. Des pompiers au personnel de la SNCF et de l'EDF, en passant par l'Equipement et les personnels des hôpitaux, ces mouvements protestaient entre autres contre le blocage des embauches, les diminutions d'effectifs, les restrictions budgétaires. De plus cet hymne aux services publics de la part de ce gouvernement qui bat les records de privatisation est indécent. Air France, les services de l'Equipement, EDF sont sous la menace de privatisations totales ou partielles en plus de toutes celles déjà réalisées.

Les besoins existent, personne ne peut le nier aujourd'hui. Il faudra bien imposer le respect et le développement d'un service public répondant vraiment aux besoins de tous. Il faudra pour cela imposer, par la lutte, l'embauche en masse, non seulement pour combler les trous laissés par les coupes déjà réalisées, mais aussi pour créer tous les emplois supplémentaires nécessaires. Et ce serait aussi le moyen, pour toute la société, d'en finir avec le chômage de millions d'hommes et de femmes laissés scandaleusement dans l'inactivité alors qu'on aurait tant besoin de leur cerveau, de leur bras et de leur dévouement social.

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