La précarité, plus court chemin, vers la pauvreté31/12/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/12/une-1642.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

La précarité, plus court chemin, vers la pauvreté

En France, les emplois précaires ou à temps partiel ne cessent de se développer depuis plusieurs années. Aujourd'hui, 17 % des salariés travaillent à temps partiel (5 % des hommes et 30 % des femmes).

En ce qui concerne le travail à temps partiel, celui-ci s'est développé depuis 1993 à l'initiative du gouvernement sous le prétexte de lutter contre le chômage. Le patronat a été fortement subventionné par des exonérations de charges sociales pour recourir au temps partiel. Des emplois ont certes été créés. Mais quels types d'emplois ? A quel niveau de salaire ? Et à quelles conditions ?

Dans les petites et moyennes entreprises comme dans les grandes, dans le secteur privé comme dans le public, se sont multipliés les horaires à la carte, les journées à rallonge, les mauvaises conditions de travail et les bas salaires.

Au fil des années, le travail à temps partiel sous toutes ses formes s'est révélé un outil majeur de précarité et de flexibilité au profit du patronat. A tel point que les emplois précaires et le travail à temps partiel sont devenus l'une des premières causes de pauvreté en France, à l'instar du Royaume-Uni et des Etats-Unis. La revue Alternatives Economiques souligne qu'en 1998, " parmi les personnes accueillies par le Secours Catholique, celles vivant de revenus issus ou dérivés du travail perçoivent 3 646 francs par mois [...], tandis que celles vivant de transferts sociaux (indemnisation chômage, RMI, autre minimum, allocation logement...) touchent 3 829 francs, soit le montant du seuil de pauvreté (3 800 francs par mois pour une personne seule, selon l'INSEE) ".

Aujourd'hui, qui travaille n'est plus à l'abri de la pauvreté y compris les salariés en CDI (Contrat à durée indéterminée), car on peut avoir un emploi " stable " un jour et être au chômage le lendemain, compte tenu des plans sociaux et des charrettes de licenciements qui ne cessent de se multiplier. Tel est le résultat de la guerre économique que mènent le patronat et le gouvernement contre le monde du travail.

La précarité qui s'y généralise traduit le rapport de force favorable au patronat. Un patronat qui n'a de cesse d'introduire dans ses usines la flexibilité à tous niveaux, de faire de tout salarié un précaire en puissance, pour faire pression sur les salaires, accroître les cadences et la productivité. Un patronat qui souhaiterait revenir au XIXe siècle, mais qu'il ne faut pas laisser faire.

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