A Paris, l'année boursière s'est achevée sur une hausse de plus de 50 % du cours des actions, qui fait suite aux 30 % déjà enregistrés l'an dernier. Il en va de même à New York, Francfort et pour toutes les places boursières dans le monde où les indices ne cessent de battre des records.

En deux ans par exemple, l'action Bouygues a été multipliée par 6,3. Ainsi, jamais les actionnaires n'ont gagné autant d'argent en spéculant sur les fusions, les restructurations et les profits colossaux que dégagent les entreprises. Et peu leur importe que cette valorisation boursière ne repose pas sur une création équivalente de richesses, ni sur des investissements productifs.

A l'opposé, les salariés ne cessent de trimer pour trois fois rien et voient leurs conditions de travail se dégrader, quand ils ne sont pas acculés à la précarité de l'intérim ou au chômage.

Faire de l'argent en dormant, mal gagner sa vie en travaillant, telles sont les deux facettes de cette société où l'inégalité est la règle. Et l'une se nourrit de l'autre.

Quant aux déclarations rassurantes des analystes financiers, pour qui le CAC 40 et ses semblables devraient continuer à battre des records, elles ne reposent que sur l'aggravation de l'exploitation du travail, les réductions d'effectifs et le gel des salaires. En attendant de faire payer aux populations d'ici, ou du Tiers Monde, les conséquences du prochain krach boursier.

Leur bourse ou notre vie, jamais cette alternative n'a été d'autant d'actualité.