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- Lutte ouvrière n°1642
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Leur société
Augmentation de la croissance... de la misère
L'optimisme est de mise dans la presse à propos de la croissance. L'INSEE prévoit une croissance supérieure à 3 %, mieux que les prédictions optimistes d'il y a un an, qui étaient de 2,7 %. Du coup, d'après les pronostics de Claude Sautter, le ministre de l'Economie et des Finances, dans le journal Les Echos, le chômage passerait " sous le seuil symbolique des 10 % à la fin 2000 ".
Mais la réalité est bien loin des autosatisfactions des économistes. Que le chiffre de la croissance soit de 3 % ou pas, dans les familles ouvrières, ce n'est pas la fin du " trou d'air ", comme disent les journalistes. Les créations d'emplois, quand elles existent, concernent des emplois précaires. Il y a six millions de salariés qui sont suceptibles de bénéficier de la Couverture Maladie Universelle, c'est-à-dire qui vivent avec moins de 3 500 F par mois, puisque c'est le seuil nécessaire pour en bénéficier.
Le chômage ne diminue que dans les statistiques. Et quand les travailleurs touchent un salaire, qu'ils soient embauchés en fixe ou pas, ce salaire est bas. La moitié des rémunérations des salariés sont inférieures à 9 000 F. Mais il s'agit d'une moyenne de chiffres qui comprennent aussi les salaires des cadres, qui touchent en moyenne 2,5 fois plus que les ouvriers ou les employés. En fait, un quart des salariés ne touchent que 6 900 F par mois. 10 % des salariés à temps complet ont gagné moins de 5 810 F net par mois. Et il y a bien des salariés qui sont à temps partiel forcé, comme les caissières des supermarchés par exemple, et qui touchent donc la moitié de ce salaire pour un travail très fatigant et qui prend en fait souvent toute la journée, et non pas la moitié.
Alors, les prévisions sur la croissance peuvent être optimistes. Ceux qui tirent les marrons du feu, ce sont les actionnaires des entreprises.