Actuellement, la maintenance des équipements automatiques dans les centres de tri est effectuée par 800 techniciens de La Poste, 150 de Somepost, la filiale de droit privé de La Poste, et par 95 techniciens de Mannesmann, constructeur de machines de tri.

Les 95 techniciens Mannesmann viennent de faire cinq jours de grève pour défendre leurs emplois et leurs salaires. Ces techniciens, répartis sur toute la France, ont su réagir collectivement malgré leur dispersion. Ils se sont notamment tous retrouvés à Gentilly, en région parisienne, au siège pendant deux jours pour appuyer les négociations avec un représentant de la direction de La Poste. En mai et début juillet, des arrêts de travail avaient déjà eu lieu

Leur colère vient du fait que La Poste cherche à faire des économies sur leur dos. Ainsi, elle a remis en cause des contrats de sous-traitance, confiés à Mannesmann parfois depuis plus de vingt ans. A l'heure actuelle, un seul contrat resterait à Mannesmann sur l'Ile-de-France pour seulement 55 techniciens. Si des reclassements sont proposés par La Poste, il reste beaucoup d'incertitudes et tous les postes proposés le sont avec d'importantes baisses de revenus, parfois plus de 30 %.

Mannesmann, de son côté, a entamé une procédure de licenciement économique à l'encontre des 95 techniciens, à la fois pour ceux touchés par la perte du contrat de sous-traitance dans leur secteur, et pour ceux dont Mannesmann remet en cause le contrat de travail. La direction veut leur supprimer presque toutes leurs primes d'équipe. Mais les techniciens Mannesmann ne veulent pas se laisser faire.

A travers les techniciens de Mannesmann, c'est à l'ensemble des techniciens, y compris ceux de La Poste, que les patrons de La Poste veulent s'en prendre en projetant de réduire massivement leur effectif. Ils veulent en effet réduire fortement les équipes de maintenance affectées à chaque centre de tri au profit d'équipes régionales plus réduites. A plusieurs endroits, les techniciens de La Poste qui refusaient de remplacer ceux de Mannesmann en grève ont eu des avertissements.

En faisant grève, ces derniers ont obtenu quelques concessions limitées mais rien n'est définitivement réglé. C'est tous ensemble que les techniciens de La Poste, de Somepost et de Mannesmann ont une chance de faire revenir les patrons de La Poste sur des projets qui les visent tous sans distinction.