La semaine précédente, les postiers en grève du CDT (Centre de tri Distribution) avait bloqué un péage, récoltant une somme d'argent non négligeable qui témoignait de la solidarité de nombre d'automobilistes ; les grévistes du Centre de tri Courrier départemental (CTC), s'étaient rendus à l'aéroport de Bordeaux Mérignac pour contacter leurs collègues et bloquer l'avion postal.

En grève depuis le 6 octobre contre le projet de réorganisation du Centre de tri Distribution, qui éclaterait en trois entités distinctes, les grévistes de ce secteur ont unanimement reconduit leur mouvement dans la nuit de lundi 1er au mardi 2 novembre, sur proposition de la CGT.

Les tentatives du nouveau directeur départemental pour que " chacun des agents concernés s'exprime individuellement " restent vaines. Aussi inopérante est la petite campagne de la presse locale qui fait valoir " les perturbations de plus en plus lourdes atteignant les usagers, les administrations, les services sociaux, et... le Centre de transfusion sanguine " dont les convocations sont arrivées en retard. Le quotidien Sud-Ouest titrait le 30 octobre : " Vers la fin du conflit ". A quoi s'ajoutent les inévitables cris d'orfraie du MEDEF local.

La direction départementale maintient son plan de restructuration du CTD, mais a reculé légèrement concernant le sort des postiers concernés, accordant des mutations, garantissant le rythme des " 2 nuits sur quatre ", " à titre personnel ", à ceux qui seraient affectés à la Recette principale de Bordeaux ou au centre de tri voisin. Mais, les grévistes estiment que c'est insuffisant : ils veulent des engagements écrits sur la durée, car ils n'ont aucune confiance dans les promesses orales, trop souvent bafouées.

Au Centre de tri Courrier tout proche, le mouvement se poursuit dans les services des soirées et en nuit.

La direction départementale ne veut pas revenir sur l'accord local des " 35 heures " contresigné par FO et la CFDT qui lui permet de gonfler les brigades aux horaires atypiques. Dans la nuit du lundi 1er novembre les postiers du CTC ont revoté la grève.

Mardi 2 novembre, la centaine de travailleurs assemblés en a décidé de même à 15 heures, et le centre a été bloqué. Une délégation syndicale, reçue par la direction départementale, n'a eu aucune proposition nouvelle.

L'assemblée générale de la nuit a donc reconduit la grève à une large majorité.