Bosch - ELM - Leblanc (Drancy, 93) : Interdire les licenciements !05/11/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/11/une-1634.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Bosch - ELM - Leblanc (Drancy, 93) : Interdire les licenciements !

La direction d'ELM-Leblanc, l'usine de chaudières de Drancy appartenant au groupe Bosch, voudrait boucler d'ici le 18 novembre son projet de plan social pour pouvoir commencer à effectuer courant décembre les licenciements qu'elle prévoit (367, soit un tiers de l'effectif de l'entreprise). En même temps elle transférerait dans son usine de Turquie une partie de la production, celle des corps de chauffe. Vu les salaires que Bosch paye en Turquie, tout retard dans le transfert lui paraît sûrement des frais inutiles. L'usine de Drancy n'est pas seule concernée, puisque à la réunion du comité européen de groupe, qui s'est réuni la semaine dernière, on a appris que Bosch programmait aussi 160 licenciements dans l'usine de chauffe-eau de la maison mère, à Wernau en Allemagne, dont l'atelier de fabrication des corps de chauffe devrait aussi partir en Turquie.

Puisqu'une clause d'accord sur les 35 heures est aujourd'hui recommandée dans tout plan social, et surtout parce qu'elle permet au patron de toucher d'intéressantes subventions, le directeur, après la réunion du CE de 19 octobre où il s'est fait alpaguer par les ouvriers refusant de voir imposer horaires variables et travail du samedi à ceux qui resteraient pendant que les autres seraient licenciés, a fait afficher dans l'usine une note disant qu'il fallait que les syndicats signent un accord d'ici le 10 novembre pour " sauver " une cinquantaine d'emplois. C'est l'assassin qui tue près de 400 emplois et accuse ses victimes de ne pas en sauver quelques-uns ! L'affichette a été aussitôt spontanément déchirée.

Mais surtout du côté des travailleurs, avec l'approche des échéances, la lutte pour empêcher les licenciements est en train de monter d'un cran.

D'autant que ceux-ci viennent d'obtenir des soutiens : les municipalités, à majorité communiste, de Drancy et de Bobigny où se trouvent respectivement les deux groupes de bâtiments constituant l'usine, qui s'étaient jusque-là limitées à des déclarations de soutien et à une intervention au Parlement du député-maire de Bobigny, bottée en touche par le ministre de l'Industrie, ont annoncé qu'elles allaient, elles aussi, mobiliser contre ces licenciements. Jeudi 21 octobre, à l'appel de l'Union locale CGT, des syndicats de l'usine et des deux mairies, une réunion sur le problème des licenciements à ELM avait été organisée invitant les diverses associations des deux villes et une manifestation est prévue le samedi 13 novembre où seraient appelés à participer les travailleurs des entreprises environnantes et les habitants des deux communes. Auparavant, à l'usine même, un rassemblement de protestation est organisé par les syndicats d'ELM et l'union locale CGT devant la porte de l'usine pour le jeudi 4 novembre à midi, jour d'un nouveau CE extraordinaire, à l'occasion duquel les travailleurs d'ELM sont appelés à débrayer et à aller dire eux-mêmes son fait à la direction, comme ils ont pris l'habitude de le faire depuis le début de la procédure de licenciement.

Lors des diffusions de tracts sur les marchés de Drancy et de Bobigny pour appeler au rassemblement et à la manifestation, le week-end dernier, l'accueil était plus que chaleureux. De quoi renforcer les travailleurs d'ELM dans leur lutte pour empêcher tout licenciement !

La direction croyait boucler rapidement son dossier. Elle n'est qu'au début de ses peines.

Partager