Transports en commun gratuits, oui... mais toute l'année !15/10/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/10/une-1631.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Transports en commun gratuits, oui... mais toute l'année !

Après un nouveau pic de pollution enregistré en Ile-de-France jeudi 7 octobre, le Syndicat des Transports Parisiens (STP) a décidé que les métros, bus, RER et trains seraient gratuits à Paris et dans toute la région en cas de nouveau pic de pollution.

Les responsables se sont enfin aperçus qu'il y a un rapport immédiat entre la fréquentation des transports en commun et leurs prix, et que lorsqu'ils sont gratuits, ils sont nettement plus utilisés, les usagers laissant du coup leur véhicule.

Cette mesure reste cependant bien dérisoire. La décision du STP ne concerne que les pics de pollution les plus élevés, ceux qui déclenchent la circulation alternée des véhicules, qui ne se sont produits qu'une fois en deux ans, en octobre 1997, alors que Paris, comme bien d'autres villes, a connu durant cette période de multiples situations de pollution excessive. Comme si la pollution quotidienne considérée comme normale n'était pas source de dégats pour la santé des citadins !

Des transports en commun gratuits en permanence, voilà qui serait une mesure de bon sens qui, au bout du compte, ne coûterait sans doute pas plus cher à la collectivité. Quelques villes ont déjà mis en place une telle mesure, comme Compiègne dans l'Oise, et elles ne sont pas en faillite. Il y aurait les économies réalisées sur les dispositifs mécaniques coûteux liés à la vente et au contrôle des billets - ce qui dégagerait déjà des centaines de millions de francs par an. Quant au personnel, ce ne sont pas les possibilités de lui trouver des postes utiles qui manquent. Mais on pourrait surtout mettre à contribution de façon sérieuse les grandes entreprises d'Ile-de-France qui profitent largement de l'existence d'un réseau de transport public et qui ne paient actuellement qu'une partie ridicule des frais.

On est évidemment loin d'une telle politique aujourd'hui. Au contraire ! Au lieu de supprimer la tarification, le gouvernement l'augmente régulièrement, et d'un montant bien plus important que l'inflation. Alors, ces un ou deux jours de gratuité sur les 365 jours de l'année laissent la pollution en l'état.

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