Peugeot (Poissy, 78) : Le coup de colère du nettoyage15/10/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/10/une-1631.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Peugeot (Poissy, 78) : Le coup de colère du nettoyage

Depuis mercredi 6 octobre, à l'usine Peugeot de Poissy, les travailleuses et travailleurs de la société Sin et Stes qui assurent le nettoyage des bureaux et des sanitaires des ateliers sont en grève.

Ils sont 57 à l'effectif, dont une grande majorité de femmes, et ils sont entrés en bagarre contre un patron qui depuis juillet applique les 35 heures, mais uniquement à son avantage : un quart d'heure de pause non payé, horaires fluctuants et bien sûr aucune embauche, ce qui accroît d'autant la charge de travail.

Les grévistes revendiquent donc l'embauche des salariés actuellement en CDD, l'augmentation des salaires, le 13e mois, du matériel de protection, l'annulation de sanctions à l'encontre de plusieurs travailleurs et le respect des horaires par le patron qui profite du temps partiel et des horaires décalés imposés.

Le premier jour de la grève, les grévistes, qui s'étaient d'abord réunis au local CGT, ont traversé à une trentaine le B3, principal secteur de montage, puis le B2 pour aller tenir une assemblée dans une salle du comité d'entreprise, accompagnés par des délégués CGT de l'usine. Leur passage a été remarqué sur les chaînes et applaudi.

La direction Peugeot prétend que c'est seulement un conflit entre Sin et Stes et ses salariés. Mais c'est elle qui a choisi Sin et Stes et pas ses concurrents Onet et NCI qui assuraient le nettoyage avant. Et c'est bien parce que Sin et Stes a proposé le prix le plus bas, que la direction lui a confié le marché. Et puis, de toute façon c'est pour Peugeot qu'au nettoyage, on travaille tous les jours dans des conditions très dures, comme tous dans l'usine.

Alors les travailleuses et travailleurs de Sin et Stes ont raison de faire grève contre leur patron en bloquant, à l'entrée de l'usine à plusieurs reprises, les camions qui fournissent Peugeot.

A Poissy, on n'a pas encore les "35 heures ", c'est officiellement pour le 1er novembre. Mais nous avons déjà les surcharges de travail, les montées brutales de cadences, les heures et les jours supplémentaires de travail. Nous avons donc de bonnes raisons de nous sentir solidaires des travailleurs du nettoyage. Nous pouvons mesurer leur courage et leur combativité face à un patron arrogant qui fait traîner les négociations et une direction Peugeot qui craint les incidents mais fait tout pour faire entrer ses camions. Les travailleuses et travailleurs de Sin et Stes doivent gagner.

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