Mumia Abu-Jamal : Quand le parlement européen ne veut pas déplaire aux Etats-Unis15/10/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/10/une-1631.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Mumia Abu-Jamal : Quand le parlement européen ne veut pas déplaire aux Etats-Unis

Mumia Abu-Jamal, ce journaliste noir américain injustement condamné à mort il y a 17 ans pour le pseudo-meurtre d'un policier, risquant d'être exécuté d'un instant à l'autre, les cinq élus LO / LCR au Parlement européen ont tenté de faire adopter par l'assemblée une résolution en urgence, demandant au président des États-Unis d'intervenir au plus vite.

À la réunion des présidents des groupes parlementaires, réunion qui décide de ce qui est urgent ou pas, ceux-ci ont refusé d'inscrire à l'ordre du jour cet appel en faveur de Mumia, sous prétexte qu'une déclaration de principe contre la peine de mort en général était plus urgente puisque le sujet allait être abordé à l'ONU !

Le groupe parlementaire GUE / NGL, auquel nos élus appartiennent, a alors présenté aux voix de l'assemblée un amendement à cette déclaration de principe, tentant tout de même d'attirer l'attention sur Mumia. Malgré les interventions poignantes de Yasmine Boudjenah du PCF et de notre camarade Chantal Cauquil, l'assemblée a rejeté l'amendement ; à une faible majorité de sept voix, il est vrai, mais tout de même...

La majorité des députés européens veut bien faire de grandes déclarations sans la moindre portée contre la peine de mort, mais se refuse à mettre son poids, si faible soit-il, dans la balance, pour faire pression un tant soit peu sur Clinton. En effet, comme certains ont pu l'exprimer explicitement, cela aurait l'inélégance de désigner trop directement et trop concrètement les États-Unis...

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