Un rapport préalable au débat budgétaire pour l'année 2000, commandé par les services de Strauss-Kahn et destiné aux députés, illustrerait la croissance de l'économie du pays et démontrerait que les chômeurs doivent garder bon espoir. Selon ce rapport, si tout se passe bien, à la fin de l'année 2000 et depuis juin 1997, date à laquelle Jospin s'est assis dans le fauteuil de Premier ministre, plus d'un million d'emplois auront été créés.

En admettant même que ces prévisions se réalisent, que se passera-t-il pour les millions de chômeurs qui resteront sans emploi à cette échéance ? Et surtout, d'ici là, comment feront tous ceux qui sont privés d'emploi, de revenu, pour vivre et faire vivre leur famille ?

Avant même ce rapport préalable, le ministère des Finances avait annoncé pour sa part qu'il estimait à 335 000 le nombre d'emplois créés en 1999. Un chiffre misérable comparé aux millions de ceux qui sont à la recherche d'un travail. Selon le ministère également, les créations d'emplois espérées pour l'année prochaine pourraient s'élever à 363 000... Que l'on considère les chiffres des uns ou ceux des autres, quelle que soit la façon dont les calculs sont effectués, le maintien d'un chômage massif ressort, enregistré statistiquement et froidement par Strauss-Kahn et ses services.

Le rapport préalable sur l'emploi précise que la majeure partie des emplois dont la création est prévue le serait dans le secteur marchand alors que l'industrie perdrait 50 000 emplois en 1999 et encore 20 000 au moins en 2000. Quant au taux global du chômage, 11,3 % de la population active, il continuera d'être l'un des plus élevés d'Europe.

C'est ce que Strauss-Kahn appelle " réussir la croissance et reconquérir le plein emploi "...