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- Lutte ouvrière n°1631
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Dans les entreprises
La Poste - Paris 09 : Les postiers en lutte
A Paris 09, bureau de poste central du 9e arrondissement, l'application de la loi Aubry, c'est la suppression de la distribution du courrier l'après-midi, la prise du travail avancée d'un quart d'heure le matin et 40 suppressions d'emplois.
Bien sûr, ces emplois en moins correspondent à des départs en retraite ou des mutations en province non remplacés. Mais cela ferait plus de travail, des caddies et des sacoches plus lourdes pour tout le monde.
Cette " restructuration " est présentée sous forme de quatre scénarios d'organisation du travail, sous forme de schémas en couleur très compliqués, sur lesquels le personnel est invité à voter pour en choisir un.
Ces projets ont vite recueilli l'hostilité d'un grand nombre de facteurs. Alors, quand la totalité des syndicats a appelé à une assemblée générale lundi 4 octobre, c'est à plus de 200 de différents services que nous nous sommes retrouvés pour dire qu'on ne voulait pas de cette prétendue réduction du temps de travail qui va nous faire travailler plus à moins nombreux. Nous sommes ensuite partis en manifestation à 90 à La Poste de Paris Centre où le directeur a confirmé les suppressions d'emplois. L'après-midi, nous étions un petit groupe à la manifestation syndicale avec d'autres postiers d'autres bureaux en grève.
Le lendemain, mardi 5 octobre, la grève a été votée, et 8 chefs d'équipe sur 11 nous ont rejoints. Au bout de 3 heures d'assemblée générale, le directeur a annoncé qu'il était prêt à proposer un autre scénario pour le vendredi suivant à condition qu'on reprenne le travail. Nous étions sans illusions sur ce qui serait proposé par le directeur, mais contents de l'avoir fait reculer au moins en paroles.
Le vendredi 8 octobre venu, les chefs nous ont distribué les nouveaux scénarios avec 5 suppressions d'emplois de moins, mais sans rien de différent sur le fond.
Alors, lundi 11 et mardi 12, des assemblées générales se sont tenues et la grève a été de nouveau votée par une partie des facteurs et de la cabine. A une cinquantaine, nous sommes allés devant le bureau, bloquant de fait la sortie des voitures de relevage CAD, le courrier d'entreprise. Les discussions avec les camarades non grévistes révélaient une grande sympathie pour notre mouvement, même s'ils ne se sentaient pas de nous rejoindre tout de suite.
Mercredi 13 octobre au matin devait avoir lieu le vote organisé par la direction sur les scénarios. Il y sera proposé par les grévistes un bulletin de vote supplémentaire disant non aux suppressions d'emplois. Et ils comptent bien s'appuyer sur un refus massif des projets de la boîte pour être plus nombreux dans la grève.