Entre larrons15/10/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/10/une-1631.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Entre larrons

Six patrons de grands groupes français, parmi lesquels Michel Bon (France Télécom), Louis Schweitzer (Renault), Bertrand Collomb (Lafarge), Pierre Bellon (Sodexho-Alliance), ont tenu à prendre la défense des 7 500 suppressions d'emplois chez Michelin.

Ils s'indignent de constater que, selon eux : " Dans l'économie on accepte mieux le curatif que le préventif " (Schweitzer) ; " Quant à la thèse que les Michelin auraient fait ça pour plaire à la Bourse, c'est bien mal les connaître " (Bon) ; " Ce ne sont pas les actionnaires qui sont responsables des restructurations " (Collomb).

Ce n'est pas tant les intérêts de la famille Michelin que ces PDG tiennent à défendre, que les actionnaires de leurs groupes respectifs. Ils laissent hypocritement entendre que les licenciements d'aujourd'hui seraient la meilleure protection contre les licenciements de demain, pour mieux cacher que les seuls qui y gagnent ce sont les actionnaires et eux seuls.

Chez Renault, sans discontinuer depuis des années, le groupe n'a cessé de supprimer des emplois et de licencier. Quant à l'avenir... Schweitzer vient de signer un accord avec l'État pour se faire financer par celui-ci, en commun avec PSA, plus de 20 000 nouvelles suppressions d'emplois. À France Télécom, Bon est mobilisé en vue de supprimer des dizaines de milliers d'emplois dans la prochaine période, à l'image de ce qu'ont déjà fait ses collègues allemand et anglais.

La politique que mettent en oeuvre ces PDG à la tête des grands groupes est partout la même : restructurations et suppressions d'emplois, pour accroître toujours plus les profits et le cours des actions. Alors, entre larrons, ils se serrent les coudes.

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