CEGELEC (Nanterre, 92) : En grève !15/10/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/10/une-1631.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

CEGELEC (Nanterre, 92) : En grève !

A Cegelec Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, environ cent vingt ouvriers plombiers, chauffagistes et électriciens sont en grève depuis le lundi matin 4 octobre.

Après avoir fermement demandé au directeur et à ses sbires de trouver d'autres lieux pour plancher sur la meilleure façon de satisfaire les revendications des grévistes, ils ont décidé ce jour-là d'occuper jour et nuit les locaux de l'agence. Malgré les menaces de licenciement, envoyées par courrier au domicile, et les risques d'expulsion par les forces de l'ordre, ils ont tenu bon jusqu'au lundi 11 au matin où la police a fait évacuer les locaux.

Ce qui a déclenché la grève, c'est la nouvelle provocation de la direction qui entend bien supprimer définitivement la prime d'outillage au 1er janvier 2000.

Il faut savoir que c'est une précédente tentative, en juin 1998, de supprimer cette prime (de l'ordre de 3 % du salaire mensuel), menée conjointement dans plusieurs agences, qui avait fait se rassembler à Levallois environ 700 travailleurs de Cegelec venus de toutes les régions. Au bout de deux jours d'occupation du siège, et après avoir passé la nuit sur place en compagnie de trois directeurs, ils avaient obligé la direction générale à remballer son projet. Un an après, la direction de Nanterre fait donc une nouvelle tentative, pensant probablement avoir les coudées plus franches après l'absorption de Cegelec dans Alstom et la dispersion des salariés dans des entités différentes du groupe.

Mais les ouvriers n'entendent pas se laisser ainsi dépouiller sans réagir alors que, par ailleurs, les salaires sont quasi bloqués et que les accords Serce, qui garantissent des indemnités de déplacement et de repas équivalentes à l'ensemble des travailleurs des industries électriques, sont dénoncés par la fédération patronale des travaux publics.

Les non-grévistes, c'est-à-dire en majorité les cadres et les techniciens de l'agence (un millier de salariés au total, dont environ quatre cents ouvriers répartis sur divers chantiers de la région parisienne), sont pour la plupart loin d'être hostiles au mouvement de grève. Même alors qu'ils ne pouvaient pas accéder à leurs bureaux, ils ont été nombreux à signer la pétition proposée par les grévistes, demandant au PDG d'Altsom Entreprise, la nouvelle structure qui chapeaute les six directions régionales de Cegelec, de venir négocier sur place.

A côté du maintien de la prime d'outillage et des accords Serce, les grévistes réclament l'augmentation de la prime de panier, des indemnités de déplacement, l'arrêt des 0 % d'augmentation des salaires, un treizième mois complet pour tous, les 35 heures effectives sans annualisation ni flexibilité et avec des embauches équivalentes, le paiement des jours de grève.

Ils n'ont eu de cesse d'informer par tracts les travailleurs des environs, en diffusant par exemple à la gare RER toute proche. Ils se sont aussi déplacés pour rencontrer leurs collègues de l'agence de Montesson dans les Yvelines. Ils ont appris qu'un débrayage avait eu lieu en fin de semaine à l'agence de Vitry (Val-de-Marne) et que d'autres travailleurs, comme ceux de Sandouville en Normandie, discutaient de l'idée de s'y mettre à leur tour. Le mouvement pourrait donc bien faire tache d'huile. C'est bien ce qu'espéraient les grévistes ce week-end, comprenant bien qu'il serait de l'intérêt de tous que le mouvement se généralise afin de faire définitivement ravaler leur morgue à ces patrons revanchards.

Lundi matin 11 octobre, malgré le coup de force des forces de l'ordre, les grévistes décidaient la poursuite de leur mouvement.

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