Dans le monde

La guerre, ses opportunités et ses victimes

Poutine a récemment reconnu publiquement que les sanctions occidentales mettaient à mal l’économie russe. Sans doute pour contrebalancer cet aveu, les autorités russes ont publié le 30 mars des interviews et déclarations sur une industrie en plein essor : celle qui conçoit et produit des prothèses pour les invalides.

À qui en douterait, la demande en ce domaine a explosé depuis un peu plus d’un an, comme les bombes en Ukraine. Mais pas plus à propos des invalides que des tués sur le front ukrainien, il n’est question que les dirigeants russes permettent de se faire une idée de l’ampleur des pertes, qui reste secret-défense. C’est tout juste si la vice-ministre de l’Industrie et du Commerce a indiqué que « l’âge moyen des blessés revenant de l’opération militaire spéciale est de 27 ans ». Autrement dit, il s’agit de jeunes hommes, engagés, appelés ou conscrits qui, malgré toutes les affirmations ministérielles de ces derniers jours sur l’amélioration de la qualité des prothèses, ont devant eux une vie de handicapé. Et ce n’est pas fini, la guerre non plus.

Cela fait en tout cas les beaux jours des 250 sociétés de matériel paramédical dont les médias russes disent qu’elles tournent à plein rendement.

Peut-être en écho à des plaintes bien réelles mais dont les médias officiels ne disent rien, la vice-ministre de l’Industrie a certes concédé son inquiétude quant à la qualité de certaines productions paramédicales russes. Mais que les invalides de guerre et ceux qui risquent de le devenir se rassurent : le pouvoir a nommé… des experts pour faire le point. La guerre ne va pas s’arrêter de sitôt car, même si cela n’est pas dit par le Kremlin, les puissances de l’OTAN et Poutine n’y ont pas intérêt en l’état. Les industriels russes du paramédical auront donc amplement le temps de corriger le tir, ou pas, mais dans tous les cas celui d’empocher de nouvelles dotations.

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