Dans les entreprises

Decathlon – Paris Madeleine : à fond la grève !

Chez Decathlon, comme dans beaucoup d’autres entreprises, les conditions de travail deviennent de plus en plus dures.

Les vendeurs, au-delà des conseils sur les produits, portent de lourdes charges, gèrent la logistique et doivent travailler de plus en plus vite à cause du sous-effectif.

Le travail est payé pour un smic revalorisé à 2 % dans un contexte d’inflation à 15 %. Pendant ce temps, l’entreprise, qui appartient au groupe Mulliez, a enregistré des bénéfices record en 2022, 923 millions d’euros. Autant dire que la colère s’est accumulée du côté des employés depuis quelque temps. Une petite équipe de salariés s’est mobilisée pour exprimer leur mécontentement des conditions de travail et de la réforme des retraites, et ils se sont convaincus de faire grève sur leur site.

Confrontés à l’absence de tradition de grève, ils se sont adressés aux autres pour qu’ils arrêtent le travail avec eux pendant les journées d’appel à la mobilisation. Par les tracts, les discussions dans les vestiaires ou dans les rayons, ils se sont collectivement préparés à la grève et à mettre en avant leurs revendications. Un piquet a été mis en place devant le magasin à l’heure de la pause des non-grévistes pour discuter ensemble, écrire des pancartes et partir collectivement en manifestation. Le piquet était là aussi pour s’adresser aux employés des magasins des alentours, également confrontés aux cadences infernales et aux salaires trop bas (Ikea, Leroy-Merlin, Monoprix…).

La grève s’est ainsi étendue. Au total, depuis le 7 mars, 37 employés se sont mis en grève sur 125, alors qu’il n’y avait jamais eu plus de deux grévistes sur le site ces dernières années.

Encouragés par les grèves dans le reste du pays et les manifestations massives qui ont lieu depuis plusieurs mois, les vendeurs, d’une moyenne d’âge de 22 ans, ont appris à s’organiser, à discuter et à lutter ensemble pour leurs conditions de travail et de vie. C’est une expérience précieuse.

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