Leur société

Réforme des retraites : manœuvres avant l’attaque

Bruno Retailleau, battu par Ciotti pour prendre la tête du parti LR, prépare déjà ses collègues sénateurs et députés à voter la réforme des retraites que le gouvernement finirait par présenter le 10 janvier prochain.

manœuvres avant l’attaque

Sans surprise, le chef des sénateurs LR estime qu’il y a là « un enjeu essentiel pour le pays mais aussi une épreuve de vérité pour la droite », si les parlementaires de droite se prenaient au jeu de ne pas voter la proposition d’Élisabeth Borne. Pourtant, celle-ci avait fait récemment assaut de politesse vis-à-vis des sénateurs en se disant intéressée par la formule adoptée au Sénat « depuis pas mal d’années, mix entre l’âge de la retraite et la durée de cotisation ».

Ces ronds de jambe entre Première ministre et parlementaires de droite ne sont que des préliminaires à l’attaque annoncée par l’équipe gouvernementale. Elle touchera, à la satisfaction discrète mais réelle du grand patronat, tous les travailleurs, en activité, au chômage ou déjà à la retraite.

L’âge de départ repoussé à 64 ou même 65 ans pourrait se cumuler avec un allongement de durée de cotisation, le tout provoquant, et c’est le but, une baisse des pensions. Entre ceux qui n’auront pas une carrière complète, ceux qui auront des périodes de sous-activité et de moindres rentrées, ceux qui, âgés, seront licenciés de leur emploi sans avoir droit au chômage… bien des travailleurs se retrouveront avec une pension insuffisante et, de toute façon se verront amputés de deux années d’une retraite pourtant amplement méritée.

C’est d’ailleurs un des aspects révoltants de cette attaque, qui en comporte beaucoup. L’espérance de vie, et surtout en bonne santé, n’augmente plus, c’est un mensonge de le prétendre. La différence entre celle d’un ouvrier et celle d’un cadre est d’une dizaine d’années en moyenne. Macron et ses mentors de la finance n’ont pourtant que ce minable argument à avancer, puisque leur prétexte d’équilibre des caisses de retraites ne tient même plus, le Conseil d’orientation des retraites l’a démontré.

Les grands patrons et leurs familles qui accumulent depuis des décennies les richesses produites par la classe des travailleurs devraient logiquement assurer le paiement des pensions. Mais non, ils exigent au contraire que l’argent public, tout l’argent public, serve à leur assurer une croissance de leurs profits, quitte à réduire des millions de travailleurs à la pauvreté.

Les travailleurs et les jeunes, futurs travailleurs, devront tout faire pour contrer l’attaque.

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