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- Lutte ouvrière n°2838
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Leur société
Prison : une situation intolérable
Vendredi 16 décembre ont été publiées les recommandations d’urgence de la contrôleuse générale des prisons Dominique Simmonot. Elle demande de suspendre les incarcérations à la prison de Bois-d’Arcy en raison des conditions indignes de détention qui y règnent.
C’est la conclusion de son inspection réalisée en automne. À cette époque, cette maison d’arrêt, censée ne regrouper que des détenus en attente d’être jugés, en hébergeait 833, pour 530 places. Plus de 460 d’entre eux partageaient à deux une cellule individuelle ; 200 autres occupaient à trois une même cellule, soit, si on retire la place prise par le mobilier, à peine 1,5 m² par détenu. C’est là qu’ils sont amenés parfois à passer 22 heures sur 24, le manque de personnel ne permettant pas à tous de participer aux activités, à l’enseignement et même aux rendez-vous médicaux.
On y manque d’eau chaude le matin dans plusieurs secteurs, les cuisines sont insalubres, les repas arrivent froid vu la durée de la distribution et les détenus bricolent des systèmes pour réchauffer leurs plats, avec les risques d’incendie que cela comporte.
Détenus et personnel pénitentiaire sont à la fois accablés et ulcérés ; toutes les conditions sont réunies pour une explosion. Rapport après rapport, les contrôleurs dénoncent la situation intolérable et pourrissante de lieux d’incarcération dont certains sont pires que d’autres. Sans effet : en raison des travaux en cours à Bois-d’Arcy, le ministère de la Justice parle d’un « bilan plutôt satisfaisant ».
Une insulte à tous ceux que l’État oblige à survivre ou à travailler dans des conditions inhumaines.