Assurance chômage : le gouvernement à l’offensive12/10/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/10/2828.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Assurance chômage : le gouvernement à l’offensive

Mardi 11 octobre, la nouvelle loi sur l’assurance chômage a été adoptée par l’Assemblée nationale. Cette nouvelle réforme de l’assurance chômage s’inscrit dans la continuité des dernières attaques menées contre les chômeurs, avec des mesures plus antiouvrières les unes que les autres.

Elle contient, entre autres, un nouvel amendement sur les abandons de postes, désormais assimilés à des démissions, pour rendre les travailleurs concernés inéligibles à une indemnisation chômage.

Aujourd’hui, ceux qui quittent leur poste sans préavis, peuvent quand même toucher les allocations chômage, si leur patron procède à leur licenciement. Mais les patrons peuvent aussi refuser de licencier et donc empêcher le salarié de toucher les allocations chômage. La nouvelle loi rend cela systématique et sonne donc comme un avertissement pour ceux qui oseraient quitter leur emploi sans l’assentiment de leur patron.

Ce sont les députés de la majorité présidentielle alliés à ceux de la droite (LR) qui ont concocté cet amendement. Pour tenter de le justifier, la ministre Grandjean prétend que « ce phénomène d’abandon de poste est en augmentation constante et pose divers problèmes, notamment pour les entreprises qui voient leur collectif se désorganiser ». Il n’existe cependant aucun chiffre à l’appui de ses dires. D’ailleurs, le nombre d’abandons de postes est aujourd’hui tellement minime qu’il ne constitue même pas une catégorie à part entière comptabilisée par l’Insee. D’autre part, suggérer que le chaos actuel de l’économie capitaliste, qui va de l’explosion des prix de l’énergie à la pénurie de semi-conducteurs, serait le fait des travailleurs qui, n’en pouvant plus de leurs conditions de travail, abandonnent leur poste est à la fois risible et révoltant.

En réalité, cette mesure est avant tout une démonstration de force qui vise à faire baisser la tête aux travailleurs, tout en restreignant encore les droits d’accès aux indemnités chômage.

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