Durisotti Liberty – Sallaumines : débrayages pour les salaires11/05/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/05/LO2806.png.445x577_q85_box-2%2C0%2C694%2C896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Durisotti Liberty – Sallaumines : débrayages pour les salaires

Mardi 3 mai, à l’usine Durisotti-Liberty de Sallaumines, dans le Pas-de-Calais, quelques semaines avant les négociations annuelles obligatoires, 70 salariés environ, dont des intérimaires et des salariés des bureaux, ont débrayé pendant plus d’une heure et demie pour exiger des augmentations de salaire.

Depuis presque deux ans les travailleurs de cette usine connaissaient plusieurs jours chômés par semaine. Mais actuellement, le ministère ayant passé commande dans des délais très courts, le travail a repris intensément. Cette usine transforme des véhicules, notamment ceux de la police.

La direction avait prévu d’attendre le mois de juin pour discuter des salaires, une fois que les commandes seraient passées et les salariés peut-être à nouveau en chômage partiel. Mais ceux-ci n’ont pas voulu laisser faire et ont préféré instaurer un rapport de force tant qu’ils ont « le trésor de guerre », comme disait l’un d’eux. Lors de l’assemblée générale du mardi 10 mai, ils ont estimé à 400 euros l’augmentation nécessaire pour que tous puissent vivre correctement. Avec l’inflation et la flambée des prix, les fins de mois sont de plus en plus difficiles. Certains ont raconté qu’ils devaient choisir quelle pièce chauffer chez eux ou calculer au centime près les budgets alimentaires. Dans cette entreprise, un ouvrier touche une paie à peine supérieure au smic. Et, depuis deux ans, il n’y a eu ni prime Covid ni treizième mois. Avec les prix qui montent, ce n’est plus possible.

Depuis 2019, les ouvriers ont déjà fait grève deux fois trois jours, pour les salaires et pour que la prime de participation soit égale pour tous. Ils ont gagné les deux fois et sont bien décidés à recommencer.

Face au débrayage, la direction a anticipé les négociations annuelles, tout en disant bien sûr qu’elle n’a pas d’argent. Mais le groupe GFG qui possède Liberty brasse des milliards. La direction est prévenue : les salariés sont motivés pour utiliser la grève, une arme qui fait leur force.

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