Hôpital Saint-Antoine – Paris : “On n’est pas des numéros”11/05/20222022Journal/medias/journalarticle/images/2022/05/P15-2_manifestation_janvier_2022_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C156%2C513%2C444_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital Saint-Antoine – Paris : “On n’est pas des numéros”

Après avoir imposé au service d’hématologie de l’hôpital Saint-Antoine, à Paris, de nouveaux cycles de travail liés aux journées de douze heures, la direction veut à présent les remettre en cause. Personne ne l’accepte.

Illustration - “On n’est pas des numéros”

La direction avait imposé ces cycles en septembre dernier, au moment de la mise en place des douze heures de travail par jour, et huit mois après elle décide de ne plus les respecter. Ces horaires de douze heures sont déjà un pis-aller, mais au moins, si les cycles sont fixes, ils permettent de s’organiser dans sa vie privée et sur le long terme. À présent, par l’intermédiaire de l’encadrement, la direction veut pouvoir les modifier tous les mois, avec un roulement de travail changeant en permanence en fonction du sous-effectif.

La réaction ne s’est pas fait attendre. Les murs du service d’hématologie, mais aussi ailleurs dans l’hôpital, ont été recouverts d’affiches : « Touche au roulement : colère au tournant », « On n’est pas des numéros en Hémato », ou « Hémato en colère, on ne va pas se laisser faire »…

À plusieurs reprises, après avoir dit à l’encadrement du service et à la direction que l’ensemble du service était contre cette remise en cause, une petite équipe d’aides-soignantes et d’infirmières a fait le tour des différents services de soins pour appeler l’ensemble de l’hôpital à se regrouper. Les discussions lors des passages dans les services ont été l’occasion de se rendre compte que les problèmes sont identiques à travers l’hôpital.

Partout il y a du sous-effectif et les conditions de travail ne cessent de se dégrader. Cela prend différentes formes : changements de repos ou repos coupés, week-ends de travail en plus, vacances amputées, déplacements pour aller remplacer dans d’autres services que le sien…

À trois reprises, entre 20 et 60 personnes de différents services se sont regroupées. Lors des prises de parole, plusieurs soignantes ont tenu à dénoncer les milliards pour les patrons avec le « quoi qu’il en coûte », mais rien pour les hôpitaux. Des liens se sont créés, d’autant plus importants que c’est ensemble qu’il faudra s’opposer aux reculs que la direction veut imposer.

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