RN : Bardella, les siens et les nôtres

01 Septembre 2021

Interrogé sur BFMTV, le vice-président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a lâché une petite phrase qui en dit long.

Reprenant la théorie délirante du « grand remplacement », selon laquelle un complot viserait à remplacer la « race » blanche par les autres « races », il a expliqué : « Allez vous balader (…) en Seine-Saint-­Denis, à Bobigny, à Drancy... ». Interrompu par le journaliste qui lui a demandé : « Vous parlez de couleur de peau ? », il a poursuivi : « Je parle de culture, de religion, d’implantation sur notre sol d’une civilisation avec qui nous ne partageons rien. »

La civilisation de la Seine-Saint-Denis, c’est la vie de travailleur salarié, en usine, à l’hôpital, sur les chantiers. Ce sont les mères de familles ouvrières qui se battent pour élever leurs enfants. C’est le poids de la crise du capitalisme, dans le département le plus pauvre de métropole.

Bardella fait la distinction entre ceux dont les parents viennent d’Afrique et ceux dont les grands-parents sont venus de Bretagne ou d’Espagne. Il veut remplacer la conscience d’appartenir à une même classe sociale par le mythe des races et la division entre travailleurs.

Ce remplacement-là vise à diviser les nôtres pour mieux servir les siens : les exploiteurs.

Thomas Baumer