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Leur société
Violences conjugales : l’impunité vient d’en haut
Le 20 août, le ministre de l’Intérieur Darmanin a annulé en catastrophe la nomination, un mois plus tôt, du nouveau chef de la gendarmerie de Nouvelle-Calédonie. Le colonel en question a en effet été condamné pour violences conjugales.
Cette condamnation était déjà prononcée il y a un an, quand le gendarme a été nommé commandant en second dans ce territoire du Pacifique. Elle a été confirmée en appel cette année, ce qui n’a pas empêché sa promotion de second à chef, au début de l’été.
Tout cela était connu de la hiérarchie militaire et du ministère de l’Intérieur, et même de Marlène Schiappa, adjointe de Darmanin, qui se targue de lutter contre les violences faites aux femmes. Elle avait reçu une lettre indignée de l’ex-femme du colonel, lettre à laquelle la politicienne macroniste n’a même pas daigné répondre.
Tout ce beau monde, qui trouvait normal de promouvoir ce cogneur de femme, a entamé une opération de rétropédalage quand la presse a révélé l’affaire, amenant des responsables politiques calédoniens à demander l’annulation de cette nomination.
Lorsqu’en mai une femme avait été brûlée vive par son ex-conjoint à Mérignac, et qu’il était apparu quelques semaines plus tard que le policier qui avait recueilli sa plainte en mars avait été lui-même condamné pour violences familiales, Darmanin avait joué les justiciers outragés. Il avait promis une enquête interne exemplaire et des sanctions « à tous les niveaux de la chaîne de responsabilité, si nous constatons qu’il y a eu un défaut dans l’organisation des services ». Or, dix jours auparavant, le colonel condamné pour violences conjugales était promu par son ministère.
Une réalité qui se passe de commentaires.