RATP bus : la direction désavouée01/09/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/09/2770.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

RATP bus : la direction désavouée

La décision de licencier le conducteur de bus Ahmed Berrahal vient d’être refusée par l’inspection du travail.

La RATP avait envoyé ce travailleur en conseil de discipline au motif d’un prétendu harcèlement moral à l’encontre d’un agent de l’encadrement du dépôt de bus de Flandres, en région parisienne. Elle avait même payé un cabinet d’avocats parisien pour enquêter et établir ce prétendu harcèlement.

L’inspection du travail a contredit une par une les assertions de la direction qui avaient conduit à la décision de licenciement, jugeant même qu’« il existe un doute sérieux sur la partialité de l’enquête diligentée par la RATP ». En effet Ahmed, en tant qu’élu CGT à la commission santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT) et référent harcèlement, avait signalé à la direction la main courante d’une salariée se plaignant de harcèlement sexuel. Cela mettait en cause, justement, le chef que la direction désigne comme victime du harcèlement dont elle accuse Ahmed.

Chacun a compris qu’il s’agit de représailles contre un militant investi lors de la grève contre la réforme des retraites. Il paie aussi pour son rôle de délégué CSSCT, par lequel il a contribué à la mise en demeure de la direction de la RATP pour ses manquements à la protection des salariés, au début de l’épidémie du Covid.

La direction a d’ailleurs utilisé les mêmes méthodes répressives à l’encontre d’autres militants de la grève, comme au dépôt de bus de Vitry, où la procédure de licenciement envers Alex El Gamal a été aussi refusée par l’inspection du travail, puis par le ministère du Travail.

La direction dispose en effet de la possibilité de faire un recours auprès du ministère contre la décision de l’inspection du travail. On ne sait pas à ce jour ce qu’elle fera au sujet d’Ahmed Berrahal et si elle poursuivra sa politique d’acharnement répressif. Son objectif est d’impressionner tous les travailleurs de la RATP, alors qu’elle entreprend de faire reculer leurs conditions de travail et leurs droits.

En tout cas, c’est un point marqué contre le coup monté de la direction.

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