Leur société

Mayotte : Darmanin contre les migrants

En visite à Mayotte lundi 30 août, Gérald Darmanin a annoncé diverses mesures destinées à rendre la vie impossible aux migrants venus des îles voisines et à empêcher leurs enfants d’acquérir la nationalité française.

Seul territoire français au milieu de l’archipel des Comores, Mayotte, malgré sa pauvreté endémique, fait figure de lieu privilégié pour les plus pauvres encore des îles voisines. Beaucoup se lancent dans la traversée en kwassas-kwassas (petites embarcations à moteur) et risquent leur vie pour gagner Mayotte.

Pour Darmanin, tout est bon pour les en dissuader. Il annonce la livraison de deux nouveaux navires intercepteurs et le renforcement de la surveillance aérienne contre les kwassas-kwassas. Il propose de permettre la destruction des cabanes en tôle construites par les migrants jusqu’à 96 heures après leur découverte, au lieu de 48 heures précédemment. Il compte créer un fichier commun à toutes les municipalités, pour que la même demande de titre de séjour ne puisse pas être déposée dans plusieurs mairies en même temps.

Pour ce qui est des enfants de migrants mahorais, il envisage de continuer à réduire le « droit du sol ». Depuis 2018, tout enfant né à Mayotte ne peut déjà prétendre à la nationalité française que si au moins l’un de ses parents a été en situation régulière ininterrompue depuis trois mois avant sa naissance. Avec le nouveau projet de loi spécifique à Mayotte, qui sera présenté à l’Assemblée début 2022, cette présence obligatoire devrait passer à un an.

Pour flatter les préjugés antimigrants et antipauvres, Darmanin annonce des mesures rapides. En revanche, il prend son temps pour aligner les prestations sociales versées à Mayotte sur celles de la métropole, ce qui serait un minimum pour lutter contre la pauvreté. Pour le moment, ce n’est prévu que pour… 2036 !

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