Volvic : une eau qui vaut de l’or14/10/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/10/2724.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Volvic : une eau qui vaut de l’or

Cet été, la sécheresse a frappé l’Auvergne pour la troisième année consécutive. Cela n’a pas empêché la Société des eaux de Volvic (la SEV, qui appartient au groupe Danone) de continuer ses prélèvements d’eau comme si de rien n’était… sous le regard bienveillant des autorités.

Des documents confidentiels obtenus par Mediapart montrent même que la SEV a augmenté ses prélèvements au plus chaud de l’été en 2015, 2017 et 2018. Les services de l’État n’ont rien trouvé à y redire : les quantités prélevées restaient au-dessous du maximum autorisé, et les restrictions, qui concernaient alors l’usage de l’eau, s’appliquaient à l’arrosage des jardins et à l’irrigation agricole… mais pas aux prélèvements de la SEV !

La production d’eau minérale en bouteille est une activité importante pour Danone. En 2019, les eaux minérales et les boissons aromatisées des marques Evian, Badoit, La Salvetat et Volvic ont représenté 18 % du chiffre d’affaires du groupe. Il n’est donc pas question de diminuer la production, et même, au contraire, la SEV n’a fait que l’augmenter ces vingt dernières années. Depuis 1998, les prélèvements sont passés de 1,5 million à 2,79 millions de m3 par an.

Une thèse scientifique réalisée en 2012 à la demande de la SEV – toujours classée confidentielle mais dont les résultats ont « fuité » – établissait que les prélèvements faits par la SEV avaient une incidence sur les débits des cours d’eau avoisinants. Mais deux ans plus tard, les services de l’État accordaient à Danone une nouvelle autorisation valable jusqu’en 2032, pour pomper l’eau minérale de Volvic.

Dernier épisode en date : le 26 août 2020, en pleine période de « vigilance sécheresse », un arrêté préfectoral a autorisé « l’augmentation temporaire des débits » de prélèvements effectués par la SEV. Le but de cette dérogation était de permettre à l’entreprise de mener à bien la phase de test d’un nouveau forage.

Décidemment, l’État n’a rien à refuser au groupe Danone et à ses actionnaires.

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