Dans les entreprises

Artus-Meggitt – Avrillé : débrayage contre les licenciements

Mardi 13 octobre, 60 à 70 salariés d’Artus-Meggit d’Avrillé, dans le Maine-et-Loire, ont débrayé et se sont rassemblés à l’embauche. Ils protestent contre les 23 licenciements projetés par la direction et exigent le maintien de tous les emplois.

débrayage contre les licenciements

L’entreprise Artus, située dans l’agglomération d’Angers, appartient au groupe Meggitt depuis une dizaine d’années. Son effectif est de 320 salariés. Meggitt produit des composants et des petits moteurs pour les grands groupes de l’aéronautique civile et militaire. Pour justifier les licenciements, la direction invoque bien sûr les difficultés liées à l’épidémie. Elle prétend qu’elle n’a pas le choix si elle veut assurer la sauvegarde de sa compétitivité dans un secteur qui est, dit-elle, de plus en plus concurrentiel.

En fait, Meggitt est un groupe prospère. L’année 2019 a été faste pour les bénéfices : 30 % de hausse. De plus, le groupe réalise 36 % de son chiffre d’affaires dans le secteur de la défense, secteur qu’il définit lui-même comme « robuste ».

Vingt-trois emplois sont visés. Mais 46 personnes sont sur la sellette et personne ne se sent à l’abri, car rien ne dit que ces licenciements n’en préparent pas d’autres.

C’est en fait une déclaration de guerre : dès avril dernier, le groupe annonçait son intention de diminuer ses effectifs de 15 %, de renvoyer les salariés temporaires, voire de geler les salaires. Les gros actionnaires ont préservé leurs profits, mais ils prévoient des turbulences. Et ils présentent par avance la note aux salariés. Ces derniers ont déjà perdu 16 % de leur salaire pendant le confinement, car l’employeur n’a pas complété l’indemnité de chômage partiel.

Face à ces licenciements, la résistance commence à s’organiser. Et pour se rassembler, les opposants au projet patronal ont constitué un « comité de salariés pour le maintien de tous les emplois ». Ce premier débrayage réussi n’est qu’un début !

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