Martinique : les médecins cubains, un long parcours15/07/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/07/2711.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Martinique : les médecins cubains, un long parcours

Le 26 juin, quinze médecins cubains sont arrivés de La Havane à l’aéroport ­Aimé-Césaire de Martinique. Tous en blouse blanche, pneumologues, médecins polyvalents, infectiologues, réanimateurs-anesthésistes, radiologues, néphrologues, hématologues, radiothérapeutes ou urgentistes, l’arrivée de la « brigade médicale », drapeau cubain déployé, a fait son effet.

Les médecins étaient accueillis notamment par Alfred Marie-Jeanne, le président de la CTM (collectivité territoriale de Martinique) et dirigeant du MIM (Mouvement indépendantiste martiniquais). Ce dernier n’aura pas manqué, en passant, son coup de publicité politique et personnel.

Cela dit, les médecins étaient attendus par la communauté médicale du CHU de Martinique, à qui ils doivent prêter main forte pour compenser quelque peu le manque d’effectifs. Leur mission doit durer trois mois.

Depuis plusieurs années, et notamment lors du grand mouvement de juin 2018, les organisations syndicales du CHUM avaient demandé à la direction de recruter des médecins caribéens, et notamment des Cubains, pour faire face à la pénurie de médecins dans certaines spécialités. Il s’agissait aussi pour elles de faire face au manque de moyens budgétaires qui fait baisser l’embauche de médecins intérimaires européens.

Mais, pour en arriver à la venue des médecins cubains, voisins de la Martinique, il aura fallu un long parcours bureaucratique. D’un accord de principe du chef de l’État au décret d’application, en passant par la saisine des parlementaires, il a fallu plusieurs années. Un peu plus et on croyait retrouver les années 1960, où la moindre relation entre Martiniquais et Cubains était immédiatement soupçonnée d’être le début d’un dangereux soulèvement de guérilleros antifrançais.

La pandémie a sans doute activé la venue de la mission. Mais le temps perdu n’aura pas permis de cibler correctement l’aide médicale cubaine, car c’est maintenant sans doute la population guyanaise qui en aurait le plus besoin.

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