Algérie : 130 ans de crimes de l’armée française15/07/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/07/2711.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Algérie : 130 ans de crimes de l’armée française

Les crânes de 24 résistants à l’invasion française du 19e siècle en Algérie y sont revenus le 4 juillet. Ces crânes de victimes des massacres commis par l’armée coloniale entre 1849 et 1854 avaient été transférés en France comme des trophées de guerre, puis conservés dans des boîtes au Musée de l’Homme à Paris.

Depuis des années, des historiens s’étaient mobilisés pour que ces restes mortuaires soient rendus à l’Algérie. Parmi eux figurent ceux de Cherif Boubaghla, qui fut à la tête d’une insurrection populaire dans la région du Djurdjura en Kabylie, ou de Cheikh Bouziane, le chef de la révolte des Zaâtcha de la région de Biskra en 1849. Longtemps, l’État français a cherché à effacer la mémoire de ces insurrections et de cette résistance à la colonisation.

La guerre de conquête de l’Algérie dura huit ans et fut particulièrement atroce. L’essentiel des opérations furent des razzias où des troupes spécialement entraînées frappaient par surprise les habitants des régions fidèles à la rébellion d’Abd-el-Kader. Suivant les ordres de leur commandement, les troupes françaises pillaient, massacraient, brûlaient les récoltes, abattaient le bétail, réduisaient les gens à la famine.

De la conquête à la guerre d’indépendance, de 1830 à 1962, l’armée et l’État français se sont rendus coupables d’innombrables crimes. On estime qu’entre 1840 et 1848 la population diminua d’un tiers. Et il fallut plus de dix années supplémentaires de viols, de décapitations, de massacres pour réussir à briser la résistance de la Kabylie.

Cette guerre inaugurait 130 ans de colonisation, achevée par une autre guerre atroce, et l’exploitation des richesses de l’Algérie par la bourgeoisie française. Cette exploitation se perpétue sous d’autres formes et la restitution de ces 24 crânes ne peut ni faire pardonner le passé ni faire oublier le présent.

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