SNCF – Nantes : début d’été chaud à la gare31/07/20192019Journal/medias/journalarticle/images/2019/07/P9_Cheminots_gare_Nantes_en_greve_contre_suppr_de_postes_avril_2019_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C36%2C385%2C252_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF – Nantes : début d’été chaud à la gare

Plusieurs journées de grève ont eu lieu dans différents services SNCF de Nantes. Depuis la suppression de nombreux postes aux guichets, la situation est loin de s’être améliorée à la gare. Et c’est aussi le cas dans des gares à la périphérie, comme à Ancenis, Savenay ou Clisson.

Illustration - début d’été chaud à la gare

C’est en partie pour ces raisons que la colère est profonde et que des cheminots ont décidé de contrer la politique de la direction.

Mi-juillet, les contrôleurs se sont mobilisés très majoritairement pour soutenir un des leurs, harcelé par son chef direct qui avait décidé de le déclarer inapte et de lui interdire de faire son travail à bord des trains. Cela a provoqué grève et mobilisation de soutien, avec l’aide de la CGT. Devant l’ampleur de la mobilisation et le nombre de grévistes venus dire ce qu’ils pensaient de tout cela, la direction a préféré désavouer ce petit chef et a rendu au cheminot son travail sur les trains. Ayant bien senti qu’il suffisait de pas grand-chose pour que cette grève fasse tache d’huile, elle a préféré éteindre le feu rapidement.

Mais le feu couve aussi aux guichets et à l’Escale en gare, et c’est aux guichets que les cheminots ont décidé de se mettre tous en grève le week-end suivant.

Pour l’instant, la direction reste sourde et préfère mettre occasionnellement des cadres ou des chefs dans l’espace de vente de billets pour pallier le manque criant de personnel. Les files d’attente de plus d’une heure ont d’ailleurs fait les gros titres des médias nationaux.

Depuis, c’est la politique du déshabiller Pierre pour habiller Paul. Des cheminots qui sont d’habitude sur d’autres gares, ou descendus des trains, sont mis à contribution. Mais tout cela ne suffit pas à remplacer une vingtaine d’emplois supprimés.

À l’Escale, à savoir l’accueil et les quais de la gare de Nantes, un cheminot en CDD a décidé d’attaquer la SNCF aux Prud’hommes pour faire requalifier son contrat de travail en CDI. Depuis cinq ans, il enchaîne contrat sur contrat. Ayant su que deux cheminots d’un autre service et dans la même situation que lui ont réussi à se faire embaucher en faisant respecter leurs droits devant les Prud’hommes, il a lui aussi pris cette initiative et a eu gain de cause fin juin. Son contrat de travail devait donc se transformer en CDI, mais la SNCF a refusé de régulariser la situation, prétextant qu’elle n’aurait pas eu la notification du jugement avant la fin du contrat de travail. C’est faux, chacun le sait, et cela a mis le feu aux poudres. Voir avec quel mépris la SNCF traite un travailleur rétabli dans son bon droit a écœuré la majorité des cheminots. Certains affichent depuis un badge avec son prénom.

Le dernier week-end de juillet, les cheminots de la gare se sont mobilisés sur trois jours. Les agents d’accueil, ceux s’occupant des personnes handicapées, les agents administratifs et les agents de départ des trains se sont mis majoritairement en grève pour dire stop à ces conditions de travail déplorables et imposer la signature du contrat de travail de leur collègue. Aux guichets aussi, les cheminots s’y sont remis et il a été bien compliqué pour la direction de maintenir l’ouverture des guichets ce week-end !

Les cheminots n’ont pas dit leur dernier mot et il est probable que le mouvement en gare fasse tache d’huile et réussisse à en mobiliser dans d’autres services, qui ont aussi bien des raisons de demander des comptes à la direction de la SNCF.

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