Brésil : déforestation et extermination des Indiens31/07/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/08/2661.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Brésil : déforestation et extermination des Indiens

Le 23 juillet au Brésil, le cacique Emyra du peuple wayapi a été assassiné par une bande de chercheurs d’or qui se sont emparés du village et en ont chassé les habitants. Même si la police a été envoyée pour enquêter, beaucoup voient dans ce crime le résultat de la politique du président Bolsonaro, qui considère les Indiens comme des parasites dont on ferait mieux d’exploiter les réserves de façon moderne et rentable.

Les Wayapi occupent une zone montagneuse à cheval sur l’État brésilien de l’Amapa et la Guyane française. Comme tout l’arc montagneux qui borde le côté nord de l’Amazonie, cette région est susceptible d’être riche en or et attire les garimpeiros, des miséreux prêts à tout dans l’espoir de trouver de l’or. Leur arrivée apporte aux Indiens violences, prostitution, épidémies mortelles de rougeole et pollution des rivières au mercure. Pour faire place nette, ils terrorisent et chassent les Indiens, en tuant ceux qui résistent ou pourraient résister.

Mais les orpailleurs ne sont que la première vague de colonisateurs. Une fois la région débarrassée de ses Indiens et de ses possibles filons d’or, arrivent les exploitants sérieux. Les forestiers abattent et débardent les bois précieux et nettoient la forêt primaire, faisant place nette pour l’élevage en grand des bovins et pour les plantations de soja et de canne à sucre. Pour ces capitalistes de l’agro-industrie comme pour les chercheurs d’or, « le bon Indien est un Indien mort ».

Ce processus d’expropriation et d’extermination des Indiens rescapés de la Conquête est en marche depuis le boom du caoutchouc à la fin du 19e siècle. Les militaires de la dictature l’ont facilité en lançant les routes transamazoniennes. Le retour du parlementarisme et l’arrivée au pouvoir du PT n’y ont mis aucun frein. Loin de s’opposer à la déforestation, Lula est allé jusqu’à qualifier de héros les planteurs de canne à sucre d’Amazonie.

Bolsonaro ne fait aujourd’hui qu’ajouter à cette politique son franc-parler cynique. Les quelques institutions censées protéger les Indiens n’ont jamais protégé ni les Indiens ni leurs réserves des intrusions des prédateurs.

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