Dans les entreprises

Amis – Montluçon et Guéret : coup de colère

Une seule famille possède les trois usines de Montluçon dans l’Allier, Guéret dans la Creuse et forges de Courcelles à Nogent, en Haute-Marne, sous le nom du groupe Sifcor, plus connu à Montluçon sous le nom d’Amis. Le 21 juillet, une note du directeur y a mis le feu aux poudres.

Depuis des années, la direction d’Amis n’a de cesse d’expliquer aux travailleurs que l’entreprise est au bord de la faillite. Les trois usines comptent plus de 1 000 salariés. Plus de 600 sont à Montluçon, dont de nombreux travailleurs intérimaires. Ces usines produisent des pièces de moteur, de transmission et de liaison au sol pour les groupes automobiles PSA et Renault.

Au mois d’avril, lors d’une réunion avec les syndicats sur les salaires, la direction demandait de la patience et reportait toute décision à l’été, avant le départ en vacances. C’est finalement le lundi 21 juillet que le directeur a écrit dans sa note que le manque de visibilité pour l’avenir a pour conséquence que l’augmentation pour 2019 sera de... 0 %. Pourtant, quelques jours auparavant, les actionnaires s’étaient réunis pour se conforter dans l’idée que tout allait bien. Alors, à peine la note affichée le mardi 23 juillet, l’idée d’un débrayage faisait le tour des ateliers à Montluçon mais aussi à Guéret.

À Montluçon, dès le lendemain, l’équipe du matin, soit plus de 40 ouvriers, ont cessé le travail de midi jusqu’à 13 heures, heure de leur fin d’équipe. Ceux de l’équipe d’après-midi les ont rejoints à plus de 40, débrayant également durant une heure. Le directeur, passant devant le rassemblement, a dit qu’il recevrait deux délégués. Le travail a repris avec la fierté d’avoir fait tomber le silence et la crainte.

Il restait encore quelques jours avant les congés, pour une grande partie des travailleurs de l’usine. De quoi convenir d’un rendez-vous à la rentrée, qui sera peut-être animée, car le chemin est ouvert.

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