À travers la campagne20/03/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/03/2642.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Lutte ouvrière dans les élections européennes

À travers la campagne

À Carros dans les Alpes-Maritimes, le 15 mars, le débat lors de la réunion publique avec Nathalie Arthaud a porté notamment sur l’attitude des syndicats vis-à-vis du mouvement des gilets jaunes.

Un travailleur d’EDF, militant syndical à la CGT, a dit ce qu’il avait sur le cœur. « Quand le mouvement des gilets jaunes est parti, ça aurait pu faire quelque chose, mais les syndicats qui sont dans les entreprises ont dit que c’était l’extrême droite qui était à la manœuvre. J’en veux énormément aux syndicats, dont la CGT dont je fais partie. » Un autre participant, travaillant dans le transport, lui aussi lié à la CGT, a ajouté : « C’est à la tête, là-haut, que les directions ne voulaient pas aller dans le mouvement. »

Au début du mouvement, quand il était justement dans sa phase la plus explosive, les directions syndicales n’ont surtout pas voulu prendre le risque d’être débordées par des grèves dans les entreprises. « Ces directions syndicales ont le réflexe de se méfier de tout ce qui vient de la base ou en dehors d’elles », a dit Nathalie Arthaud. Il est vrai que la direction de la CGT a fini par soutenir le mouvement, mais seulement après qu’il eut commencé à reculer et après avoir acquis la certitude que c’était sans risque pour elle d’être débordée. « Quand elle a changé d’avis, c’était trop tard », a dit un participant.

Un peu après, des travailleurs ont voulu parler du fait qu’aujourd’hui ce sont des fonds d’investissement qui possèdent les entreprises. « Et ils sont loin », a dit une participante. « Mais ils ont des relais locaux ! Et c’est ça, le grand capital », a répondu un travailleur retraité en montrant la banderole slogan de la campagne (« Contre le grand capital, le camp des travailleurs »). « C’est bien la preuve qu’ils ne servent vraiment à rien et qu’ils ne jouent que le rôle de tiroir-caisse, et pour diriger leurs boîtes, ils payent des mercenaires », a ajouté Nathalie Arthaud, concluant : « Mais c’est quand même dans les entreprises qu’ils font leur argent et quand la boîte est bloquée… ils rappliquent ! »

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