Travail de nuit : il nuit à la santé20/03/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/03/2642.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Travail de nuit : il nuit à la santé

Une étude récente de Santé publique France indique que le temps moyen de sommeil de la population a baissé. Plus d’un tiers de la population dort moins de six heures par nuit et cela implique des risques pour la santé.

Une des causes mise en avant est souvent le temps passé sur les écrans. Il a été beaucoup moins question de l’augmentation du travail de nuit, qui est pourtant, selon le Bulletin épidémiologique hebdomadaire du 12 mars, facteur de troubles du sommeil aggravés. Nul besoin de ce rapport d’ailleurs pour savoir que le travail de nuit affecte le rythme physiologique, à l’origine de fatigue, d’insomnie, de somnolence, de troubles de la vigilance et d’un déficit de résistance aux maladies. Le travail en décalé rend la vie difficile. Il augmente le risque d’accidents, de cancers, de maladies cardio-vasculaires, de troubles métaboliques (obésité, diabète) et, pour les femmes, de bien des problèmes pendant une grossesse.

Pourtant, malgré les données statistiques alarmantes sur le sujet, le nombre de travailleurs de nuit est passé de 3 à 4,3 millions entre 1990 et 2013, pour atteindre 16,3 % de la population active. Et encore, seul le travail entre minuit et 5 heures du matin est pris en compte.

Si certains services indispensables doivent fonctionner la nuit, comme les hôpitaux, les pompiers, les transports, encore faudrait-il y embaucher plus largement afin de diminuer les incidences sur la santé des salariés concernés. Il n’en est évidemment pas question dans un système économique qui ne raisonne pas en fonction de la santé des travailleurs. Mais bien des tâches n’exigent absolument pas d’être faites la nuit : dans les industries de transformation, dans l’agroalimentaire, l’automobile, le travail de nuit n’existe que parce qu’il permet d’augmenter le temps d’utilisation des installations, donc leur profitabilité. Une majorité d’ouvriers industriels travaillant de nuit (75 %) ont des horaires alternants ou irréguliers, ce qui est un facteur aggravant pour la santé. La logique du profit nuit 24 heures sur 24.

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