Démonstration sécuritaire20/03/20192019Journal/medias/journalarticle/images/2019/03/P3_manif_gilets_jaunes_sit-in_DSF4638_C_Serge_DIgnazio.jpg.420x236_q85_box-0%2C64%2C385%2C280_crop_detail.jpg

Leur société

Démonstration sécuritaire

Pour que la droite ne puisse pas l’accuser de faiblesse face au mouvement des gilets jaunes, le gouvernement a encore une fois haussé le ton. Mais au fond, cela ne fait que souligner son impuissance.

Illustration - Démonstration sécuritaire

Le préfet de police de Paris ? Limogé pour ne pas avoir assuré le calme. Il fallait un coupable : ce haut fonctionnaire promu fusible a sauté. Philippe a aussi annoncé une interdiction des manifestations de gilets jaunes à Paris, Bordeaux et Toulouse, du moins dans les quartiers chics. Partout ailleurs, chaque préfet pourra – mais la possibilité en existe déjà – faire de même au prétexte de la « présence d’ultras » ; toute personne allant à un rassemblement interdit encourra une amende portée à 135 euros.

Les forces de police auront, selon Philippe, plus d’autonomie et d’initiative, donc de latitude pour attaquer des manifestants. Elles auront aussi des moyens nouveaux : drones, additifs chimiques destinés à marquer les manifestants durant des semaines.

« Nous traquerons tous ceux qui appellent à la haine, à l’émeute et à la casse », a dit Castaner, par un usage accru de l’article 40 qui le permet, même si le gouvernement en a déjà usé 43 fois depuis le début du mouvement.

La matraque, les tirs de LBD, les grenades ont déjà plus que servi. Quant à la prétendue retenue des gendarmes mobiles, CRS, unités anticasseurs, la liste de ceux qu’ils ont blessés et les vidéos de leur violence sont là pour la rappeler. Mais le gouvernement Macron-Philippe veut se montrer prêt à en user encore plus.

Certains à droite, tout en accusant le gouvernement de manquer de détermination, font remarquer que, même sans la loi dite anticasseurs que Macron est allé chercher chez les Républicains, il disposait déjà de tout l’attirail policier et judiciaire répressif qu’il souhaitait.

Macron et Philippe voudraient d’abord frapper… l’opinion par leur posture sécuritaire, en espérant que l’intimidation fera cesser ce mouvement dont ils n’arrivent pas à se dépêtrer. Y parvenir, c’est une autre affaire. Car les protestations des gilets jaunes, et de bien d’autres, ont des racines sociales que toutes les menaces ne feront pas disparaître.

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