Marseille : une manifestation imposante05/12/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/12/2627.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Marseille : une manifestation imposante

À Marseille, samedi 1er décembre, 15 000 personnes ont manifesté. Qu’il s’agisse de manifestants de la CGT, de manifestants contre le logement indigne ou de gilets jaunes, ils arrivaient de plusieurs lieux de rassemblement pour descendre la Canebière.

En bas de celle-ci, il y eut des prises de parole et l’appel à continuer vers l’hôtel de ville silencieusement. Puis la manifestation s’est dispersée.

Mais la journée s’est continuée jusque dans la soirée, entre pétards d’un côté et lacrymogènes des policiers, et charges de part et d’autre. Toute la Canebière et les rues avoisinantes étaient envahies de fumées et de gaz. Une femme de plus de 80 ans, qui voulait fermer ses volets pour empêcher l’entrée de gaz dans son appartement, a été touchée au visage par des éléments de grenade lacrymogène. Transportée à l’hôpital et opérée, elle est décédée, victime des tirs désordonnés des policiers.

L’importance de cette manifestation exprimait l’indignation et la colère de la plupart des Marseillais. Sommés de payer toujours plus cher les taxes foncières et autres, bien souvent en emploi précaire ou au chômage, ils sont soumis jusqu’au drame à l’insuffisance des services publics et à l’incurie de la municipalité.

La situation de ceux qui, depuis le drame de la rue d’Aubagne, ont été évacués de leur logement reste précaire. Ils sont plus de 1 500 dans ce cas, car près de 200 immeubles ont été évacués. Mais ils sont déplacés d’hôtel en hôtel, en attendant les expertises puis les travaux éventuels de consolidation ou de réhabilitation de leur immeuble. Moins de deux cents auraient été relogés.

Pourtant, les immeubles de logements neufs ou rénovés récemment couvriraient très largement les besoins, à condition qu’ils ne soient pas uniquement réservés à des locataires ou des propriétaires plus aisés.

Les obtenir, imposer une réquisition et la garantie de l’État et de la mairie pour des loyers abordables, nécessitera une mobilisation au-delà des seuls concernés. Cette manifestation peut en être une étape.

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