Italie : Esclavage dans les champs de tomates08/08/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/08/LO2610.jpg.445x577_q85_box-0%2C9%2C200%2C269_crop_detail.jpg

Dans le monde

Italie : Esclavage dans les champs de tomates

La télévision a largement montré l’accident spectaculaire qui a eu lieu le 6 août sur l’autoroute près de Bologne, lorsqu’un camion citerne chargé de GPL a explosé, faisant un mort et de nombreux blessés et causant d’énormes destructions. Mais elle a moins parlé de deux accidents qui, en deux jours, ont causé la mort de 16 travailleurs immigrés.

Près de Foggia, dans la région des Pouilles, à deux jours de distance, deux fourgons ramenant ces ouvriers du travail sont entrés en collison avec des camions. On a vu alors dans quelles conditions ces travailleurs voyagent. Entassés à plus d’une dizaine par le « caporal » – le chef d’équipe qui les embauche – dans un vieux fourgon sans assurance qui ne devrait pas transporter plus de quatre personnes, assis sur des bancs de bois, ils doivent encore payer cinq euros pour ce voyage de retour vers les baraques où ils sont logés après avoir passé la journée à ramasser des tomates. La paye pour ces journées de 12 à 16 heures passées dans les champs est fixée sur la base de 4,5 euros pour 300 kilos de tomates ramassées. Après quoi il faut encore payer pour un transport tel qu’on peut y laisser la vie.

Ce sont là les conditions de travail imposées, souvent par des patrons mafieux et en tout cas sans scrupule, à des ouvriers immigrés, les mêmes qu’un Salvini insulte à longueur de journée et à qui il déclare que leur « belle vie » en Italie, c’est fini. Heureusement, ces travailleurs apprennent aussi à se défendre. Mercredi 8 août, ils devaient faire grève dans toute la région, non seulement en mémoire des victimes mais pour exiger des conditions de travail dignes.

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