Dans les entreprises

Foodora : des coursiers laissés sur le carreau

L’entreprise de livraison de repas Foodora va se retirer du marché français. Pour les coursiers à vélo qu’elle employait, il n’existe aucun recours, aucune possibilité d’indemnité : ils sont considérés comme des « micro-entrepreneurs » et n’ont avec Foodora qu’une relation commerciale.

Une autre entreprise similaire, Take Eat Easy, liquidée en août 2016, avait laissé de grosses ardoises derrière elle, ne payant pas les courses du mois précédent. 114 de ses coursiers ont déposé plainte pour travail illégal et travail dissimulé. Devant les Prudhommes, neuf d’entre eux n’avaient pas eu gain de cause contre les margoulins.

Foodora est une filiale du groupe allemand Delivery Hero qui, tout en se retirant de quatre pays, affiche d’excellents résultats financiers : récemment coté en Bourse, le groupe a empoché un milliard d’euros et se vante d’une croissance de ses revenus de 60 % au premier semestre 2018.

Pour faire de tels profits, cette entreprise et ses concurrents n’assurent pas à leurs livreurs même les protections élémentaires que la loi accorde aux salariés. Les coursiers de Deliveroo et Uber Eats sont ainsi rémunérés à la course et n’ont pas de minimum horaire garanti, un minimum salarial pour l’obtention duquel une partie d’entre eux se sont récemment mobilisés. Ils sont donc ainsi incités à rouler vite et, en cas d’accident de la route, ne peuvent bénéficier de la protection assurée aux accidentés du travail.

Par le biais d’une application pour smartphone et sous couvert de modernité, ces entreprises recourent à une exploitation capitaliste ancienne et forcenée, et se débarrassent de leurs employés quand et comme bon leur semble.

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