Aéroports de Paris : émotion et colère30/05/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/06/2600.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Aéroports de Paris : émotion et colère

Une travailleuse de l’entreprise Hubsafe, qui s’occupe de la sûreté dans les aéroports, a été retrouvée inconsciente dans les sanitaires d’Orly avant de décéder.

L’entreprise Hubsafe, qui compte 1 600 salariés, est une filiale à 100 % d’Aéroports de Paris. Les travailleurs d’Hubsafe interviennent au contrôle des accès, sur les pistes, etc. dans les aéroports d’Orly, de Roissy, du Bourget et de Nantes.

La direction de l’entreprise et celle de l’aéroport d’Orly se sont empressées de se dédouaner en affichant une note précisant que cette travailleuse n’avait « aucune absence, ni arrêt de travail, ni maladie » et qu’elle était validée « apte » par les visites médicales. Ils ont ajouté des remerciements aux secours et organisé une minute de silence. Pour les patrons, c’était tout… hormis la précision que la salariée était âgée de 65 ans.

Eh oui, dans ces aéroports modernes, qui se veulent des vitrines du luxe, on travaille encore à 65 ans, en horaires décalés, en commençant à 5 heures tous les matins – ce qui signifie un réveil entre 3 et 4 heures, sur des postes où la pression et la tension sont permanentes, avec des repas pris sur le pouce, des problèmes de transport, des conséquences sur la vie familiale.

Ce décès s’est produit à Orly, mais les travailleurs de la sûreté de Roissy subissent les mêmes conditions de travail et des collègues d’Hubsafe, de Samsic ou d’ICTS y sont décédés dans les mêmes conditions, sur leur lieu de travail ou en s’y rendant, de malaises cardiaques ou d’AVC.

Alors, même sans connaître la cause immédiate du décès de cette camarade de travail, il y a de quoi s’indigner. L’émotion et la colère des travailleurs de l’aéroport étaient grandes et le meilleur hommage à lui rendre sera de se battre contre cette exploitation insupportable.

Partager